Les Guerres de Spherus
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Les Guerres de Spherus

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 [Xia] Forteresse de Xia

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AuteurMessage
Tanika

Tanika


Masculin
Fiche d'identité
Energie:
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Capacités du Personnage: ATK : 4800 | DEF : 2050

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MessageSujet: [Xia] Forteresse de Xia   [Xia] Forteresse de Xia EmptyMer 10 Oct - 21:39

Forteresse de Xia
[Xia] Forteresse de Xia 671_2

FORTERESSE DE XIA
L'impératrice Tanika, se préparant à la guerre des mondes entre l'Univers matoran fit construire cette forteresse pour protéger Xia, haut lieu stratégique pour l'Ordre de Mata nui.
L'île industrielle fut entourée d'un important réseau défensif, constitué primairement d'imposantes murailles le long des côtes .

CommandementTanika
Capacités comptabilisées
ATK : 40 000 – DEF : 40 000
Défenses- 1 Balise de Détection
- Tourelles :
- Robots : 5 Exo-toa B32
Forces assignées


la forteresse sera terminée le 9 novembre 2012
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MessageSujet: Re: [Xia] Forteresse de Xia   [Xia] Forteresse de Xia EmptyMer 29 Jan - 13:41

Le ciel était entièrement dégagé et clair, chose très rare pour la ville-usine de Xia. Le firmament obscur était parfaitement visible au-dessus même des arsenaux, la pollution aérienne générée par ces derniers dispersés par le vent anormalement puissant qui soufflait en cette nuit d’hiver.

La ville était, comme à son habitude, très animée ; les sites industriels fonctionnaient à plein régime tandis que les commerces ne désemplissaient pas, même en pleine nuit. Alors que la nuit était tombée, la face de nocturne de Xia était désormais pleinement visible. De la plus misérable ruelle à la plus grande avenue, les pas de nombreux habitants résonnaient en tous sens ; certains rentraient chez eux à une heure tardive, tandis que d’autres au contraire sortaient pour la nuit afin de profiter des derniers moments de paix avant que le Maître et ses Séides ne déferlent sur la ville-usine, point stratégique de l’univers matoran.

Certains s’étaient déjà enfui, loin dans les montagnes, espérant que la distance suffirait à décourager les armées Protector de les attaquer. Les autres, cependant, savaient qu’il n’y avait nul endroit où se cacher.

Les sombres armées robotisées pourraient frapper le cœur de la ville tout comme les points plus isolés de l’île, sans laisser la moindre trace de résistance – voire de vie – sur leur passage. La survie serait alors une question de chance ; pour les habitants qui tenteraient de fuir hors de l’île, les tirs des guerriers et robots sifflant au-dessus de leur tête ne serait que le cadet de leurs soucis. Les impacts des armes à énergie et des obus antipersonnels, par contre, causeraient bien plus de victimes parmi les civils.

Quelques rares habitants avaient déjà fui très loin de Xia, rejoignant même les îles moindres de l’univers matoran. Cependant, personne ne savait où exactement le Maître jetterait son dévolu lors de ses prochains assauts. Frapperait-il directement Metru-Nui, déjà affaiblie par la récente attaque d’un monstre gigantesque ? Ou avancerait-il plus prudemment, en capturant une à une les places fortes de moindre importance avant de s’attaquer à des cibles plus difficiles ? Il n’était donc pas exclu que les habitants qui avaient déjà fui Xia soient les premières victimes du Protectorat, si ce dernier se décidait tout d’abord à assaillir les nombreuses petites îles de l’univers matoran.

Conscient du désastre imminent, la plupart des Xians profitaient donc de ces dernières nuits de calme relatif pour accomplir ce qu’ils avaient tous rêvé de faire avant leur mort. Que ce soit un passage entre les mains de ga-matorans spécialisées dans la relaxation du corps, un petit voyage à bord des vifs chasseurs aériens Xians, ou même d’autres activités tout à fait illégales, l’argent coulait à flots. Pour le plus grand bonheur des commerçants de la ville-usine, bien sûr.

Takurak, quant à lui, était perché sur la flèche d’observation de l’une des trois forteresses de Xia. Debout sur le toit de la haute structure, il restait droit malgré les rafales de vent extrêmes qui balayaient la ville-usine et permettaient aux habitants de profiter d’un ciel bien plus pur qu’à l’habitude. Le rahkshi tenait fermement dans sa main droit son bâton élémentaire, qui émettait une légère lueur bleutée. Des arcs électriques se formaient régulièrement entre les différentes lames métalliques autour du manche métallique central.


Le kraata réfléchissait depuis plusieurs heures sur les événements avaient suivi l’accord effectué avec Wralex, le steltian qui organisait la défense de Xia sous le commandement de l’Ordre de Mata-Nui. La hiérarchie était plutôt singulière dans les hautes sphères de la cité industrielle. Les réseaux criminels en tout genre se disputaient les bas-quartiers et, en général, toute zone qui échappait – officieusement bien sûr – à la juridiction des serviteurs de Mata-Nui.

Les gangs en dehors de tout contrôle, le gouvernement en place avait donc préféré engager les gangs les plus puissants pour faire régner un semblant « d’ordre » dans les zones les plus dangereuses de la cité ; en échange, la police locale fermait plus ou moins les yeux sur les trafics illicites des réseaux concernés. Drogues, armes illégales, parfois même esclaves s’échangeaient ainsi chaque jour contre de l’argent, le seul véritable dieu à l’intérieur de la ville-usine. Cependant, le nombre de meurtres et d’agressions avait grandement diminué sur Xia ; en effet, les criminels qui désobéissaient aux règles instaurées par les leaders de la cité – et exécutées par les trois grands groupes mercenaires – subissaient très rapidement la justice expéditive des agents envoyés par les gangs à la solde du gouvernement Xian.

Les trois groupes mercenaires étaient tous très différents les uns des autres, autant pour leur nature que par leurs actions. Les Sabres Noirs étaient par exemple des maîtres de l’infiltration, de l’assassinat et de la frappe chirurgicale. Leur groupe était extrêmement restreint, et nul ne connaissait exactement leur origine. Composés principalement de toas, skadis et matorans, leurs agents comptaient parfois des glatorians ou des agoris ; leurs rares opposants directs – à part les deux autres grands groupes mercenaires – avaient rapidement vu leurs leaders disparaître ou être tués sans que personne ne détecte le moindre intrus. La police avait déjà réussi à tuer plusieurs de leurs membres, et en avaient même une fois capturé un ; ce dernier avait immédiatement mis fin à ses propres jours, en avalant une capsule de poison. Les Sabres Noirs, même s’ils ne comptaient que très peu d’agents, était ainsi le troisième groupe plus puissant de la ville.

Les Cerbères, qui les dépassaient très largement en nombre, comptaient plusieurs centaines de mercenaires très bien armés. Parmi leurs membres se trouvaient des steltians, vortixx, skralls, vorox, quelques titans de races diverses, et même une poignée de makutas qui avaient déserté depuis très longtemps la Confrérie, lors de la prise de contrôle par Teridax. Les Cerbères étaient à l’exact opposé des Sabres Noirs, préférant la puissance pure et la destruction massive à l’infiltration et l’assassinat. Lorsque leurs agents frappaient une cible, les dégâts collatéraux étaient assurément énormes. Le nombre de victimes étai important dans les deux camps ; armés principalement d’armes lourdes et de lanceurs divers et variés, allant ainsi du lance-roquettes au minigun à balles explosives, le manque de discrétion et de discipline des Cerbères causaient très souvent des balles perdues qui se logeaient parfois dans le corps de leurs propres alliés.

Enfin, les Banshees formaient le groupe mercenaire le plus influent de la cité, possédant même les moyens d’influencer les importants groupes industriels de Xia. Leurs agents étaient composés exclusivement de vortixx femelles, qui menaient des légions d’unités robotisées, rahkshis et zyglaks. Xénophobes et racistes, les Banshees n’acceptaient en aucun cas les membres d’autres espèces – et surtout pas les barbares envahisseurs de Bara-Magna. Elles comptaient des zyglaks parmi leurs rangs uniquement car ces derniers leur servaient de chair à canon, et en aucun cas elles ne les considéraient comme des égaux avec qui elles pourraient travailler ; les rahkshis qui travaillaient pour les Banshees étaient conçus et équipés dans le seul but d’accomplir leur Mission, c’est-à-dire obéir au doigt et à l’œil aux ordres des chefs de l’organisation. Quant aux droïdes, ils étaient surtout utiles pour la reconnaissance, les escarmouches de faible envergure et le maintien de la sécurité ou la défense de points stratégiques. Divisées en trois cellules dépendantes de la cellule-mère, les Banshees opéraient toujours en de nombreuses petites escouades de Vortixx, entourées de dizaines de robots, rahkshis et zyglaks prêts à donner leur vie ou protéger leurs maîtresses de la moindre égratignure. A plusieurs reprises, les rapports policiers avaient signalé que des membres de l’escorte s’étaient jetés droit sur les lignes de tir, uniquement pour permettre aux Vortixx de ne pas endommager leurs blindages et boucliers.

Sabres Noirs, Cerbères et Banshees travaillaient donc officiellement pour les chefs Xians – et donc, indirectement pour l’Ordre de Mata-Nui. Mais en réalité, même si le nombre de meurtres et d’agressions avait grandement dans les bas-quartiers et les sombres ruelles de la ville-usine qui étaient hors de la juridiction de la police locale, ces zones étaient en permanence sous le contrôle total de l’un ou l’autre des trois gangs de mercenaires, qui menaient chacun de leur côté une lutte acharnée pour accroître leur contrôle sur ces territoires et leurs habitants.

Mais, alors qu’un semblant d’équilibre semblait s’être installé entre les trois sous-factions, un quatrième protagoniste n’avait pas tardé à faire son apparition. Plusieurs centaines de Fantômes des Sables – principalement des Spectres de tous types – étaient arrivés à Xia et avaient également été enrôlés par l’Ordre de Mata-Nui pour assurer la sécurité et la défense de la ville-usine et de ses complexes industriels vitaux face aux menaces extérieures, et notamment le Protectorat de l’Ombre qui risquait de frapper à tous moments.

Les gangs de mercenaires n’avaient pas vu d’un très bon œil les nouveaux arrivants ; les considérant au mieux comme des nouveaux concurrents, ou au pire comme des ennemis (notamment par les Banshees qui n’acceptaient pas que de nouveaux étrangers viennent empiéter sur leur territoire), ils s’étaient rapidement organisés afin de faire face à ces envahisseurs. Des têtes avaient été mises à prix sans aucune discrétion, et des messages très clairs avaient été envoyés aux Fantômes des Sables ; si par malheur, leurs agents se retrouvaient à fouiner dans les bas-quartiers de la ville, nul ne pourrait assurer leur sécurité – bien au contraire.

Bien sûr, jamais les mercenaires ne se risqueraient à porter une attaque directe sur les réfugiés Fantômes, seuls véritables survivants de l’ancienne faction désormais démantelée. Il s’agirait là du meilleur moyen pour se mettre à dos le gouvernement de Xia, et bien plus dangereux, de provoquer l’Ordre de Mata-Nui en personne ; les serviteurs de Grand Esprit, s’ils effectuaient une frappe de grande envergure, n’auraient en effet aucun mal à détruire l’un des trois groupes criminels ; de plus, les deux autres gangs de mercenaires sauteraient immédiatement sur l’occasion pour aider l’Ordre, et faire d’une pierre deux coup : non seulement ils gagneraient grandement en influence auprès des hautes sphères de Xia, mais ils récupèreraient également le contrôle des territoires sous la domination du groupe qui serait détruit par l’Ordre.

Non, le seul moyen de faire pression sur les Fantômes était donc d’agir dans l’ombre, lorsque ces derniers se montreraient imprudents et trop sûrs d’eux.

Mais heureusement pour ces derniers, Wralex semblait avoir pris en sympathie les réfugiés de Bara-Magna, leur offrant immédiatement un poste de défense permanente aux forteresses qui défendaient Xia ; une position bien plus sécurisée que les nombreux avant-postes qui étaient censés représenter la sécurité gouvernementale dans les différents quartiers de la ville-usine.

En sécurité derrière les épais murs des trois plus grandes places fortes, les Fantômes ne représentaient en réalité qu’une part infime de la défense de ces structures d’importance capitale. Ils n’étaient que quelques centaines, même si leur nombre croissait au fur et à mesure que de nouveaux rescapés arrivaient ; chaque jour, un ou plusieurs survivants du massacre parvenait à rejoindre la cité industrielle ; s’ils arrivaient ensuite à ne pas se faire engloutir par la ville elle-même, leurs compétences et leur expérience leurs permettaient alors de rejoindre les Fantômes déjà en place.

Aqua avait rapidement créé un petit corps expéditionnaire composés d’éclaireurs et d’infiltrateurs afin de pénétrer plus ou moins profondément dans les territoires Voyans, afin de sauver quelques éventuels survivants des armées rebelles sur place ; malheureusement, toute résistance avait impitoyablement et méthodiquement été écrasée, massacrée, annihilée. Ne restaient plus que cadavres et cendres là où quelques semaines plus tôt, les habitants de l’Île de la Damnation – qui portait bien son nom – vivaient en paix, loin des escarmouches sanglantes de la planète des sables.

Elle était revenue, accompagnée de seulement vingt soldats supplémentaires, tous plus ou moins gravement blessés ; l’un d’eux avait perdu ses deux jambes, et avait alors été placé dans un exosquelette militaire Xian, mais très loin du niveau des armures avancées des Spectres.

Dès lors, les Fantômes avaient abandonné l’idée de pouvoir à nouveau former une puissante faction, comptant des dizaines de milliers de soldats ; cette ère était désormais révolue, et ils devraient se contenter des centaines de survivants qu’ils arriveraient à enrôler dans leur nouveau groupe armé. Suivant les convictions de Gladius, ils défendraient la liberté des habitants de cette île, qui les avaient accueilli – non sans quelques frictions au début. Qu’ils soient natifs de Bara-Magna ou bien de l’univers matoran, tous les Xians profiteraient dès lors du savoir-faire des Fantômes et de la puissance polyvalente des Spectres en cas d’attaque.

Takurak leva les yeux un instants, se détachant lentement de l’immense agglomération qui s’étendait à ses pieds ; les puissantes lumières de la ville brillaient fort, au point d’illuminer le ciel de Xia.

L’Ombre et la Lumière dansant l’une autour de l’autre en un éternel ballet ; jamais l’un ne parvenait à complètement éradiquer l’autre. A chaque victoire des Ténèbres, une étincelle parvenait à survivre jusqu’à grandir et à prendre sa revanche face à elles ; puis à son tour, l’Ombre attendait patiemment d’avoir recouvré ses forces avant de déferler à nouveau sur chaque petite lueur afin de l’avaler et de l’engloutir.

Sur Bara-Magna, certains attribuaient des divinités à ces deux puissances si différentes et pourtant complémentaires. Takurak, quant à lui, ne croyait pas aux fables d’anciens esprits endormis qui attendaient un héros pour parcourir à nouveau les étendues désolées de la planète des sables. Il n’avait foi qu’en lui-même, en ses propres capacités, et en ses hommes. Ses frères d’armes ; ce qu’il restait désormais de sa famille.

La perte de Gladius avait été un choc terrible pour le rahkshi ; Takurak avait ressenti la mort de son père adoptif comme s’il s’était trouvé en lui. Il avait senti l’esprit du Seigneur Fantôme s’affaiblir suite à la terrible nouvelle que son fils lui avait portée. Il avait senti Kharne, la force ténébreuse qui sommeillait au fond de lui, prendre très rapidement l’ascendant sur celui qui l’avait depuis toujours repoussé aux confins de son subconscient. Puis, l’entité sanguinaire s’était approprié le corps du skrall, enfermant l’esprit de ce dernier dans une autre dimension, une copie spectrale utopique de ce monde. Un autre univers, où les Fantômes avaient vaincu toute résistance et étaient parvenu à créer un Empire de paix, de démocratie et de joie, alors que Spherus Magna renaissait de ses cendres.

Takurak savait que son père vivrait ainsi heureux, accompagné de Vallae ; mais, en son for intérieur, il regrettait sincèrement que Gladius ne soit plus à ses côtés. Il s’était senti abandonné, désemparé, frustré. Il avait toujours espéré qu’il serait présent lors des succès de son père adoptif ; il n’avait réussi qu’à précipiter sa disparition en lui apportant les nouvelles de la fin des Fantômes des Sables en tant que faction.

Il n’était pas seul cependant. Aqua, Epsilon, et tous les autres étaient à ses côtés. Takurak représentait les rebelles survivants, bien sûr, mais il ne se considérait pas supérieur à ses deux confrères, ou même à tous les autres guerriers qui l’avaient suivi à Xia.

Et, tandis que la guerre approchait, les Fantômes se préparaient donc de nouveau à résister face à l’oppresseur, qui serait cette fois autrement plus dangereux, mortel et puissant que l’Empire Skrall. Takurak avait étudié les registres de l’Ordre de Mata-Nui qui portaient sur la Guerre Noire et le Protectorat des Ombre, ainsi que sur le Maître et ses terribles Séides. Ce qu’il avait appris ne l’avait pas rassuré, loin de là.

Lors de la première arrivée du Traître, comme l’appelaient également les habitants de l’univers matoran, des armées entières avaient été balayées en quelques heures. Tramor, le fier et puissant chef des envoyés des Grands Êtres eux-mêmes, avait été vaincu par un seul des Séides, qui lui avait d’ailleurs coupé un bras lors de l’affrontement ; nul doute qu’il aurait également pu le tuer, mais qu’il avait décidé de le laisser vivre afin de pouvoir peut-être lui infliger une autre cinglante défaite à l’avenir.

Le Protectorat s’était alors étendu très rapidement – bien plus que n’importe quelle autre faction n’aurait jamais pu le faire. Tandis que ses immenses armées d’unités robotisées mortelles, menées par les impitoyables Séides et accompagnées de chars grondants, sillonnaient les terres, les nuées de chasseurs détruisaient toute résistance aérienne. Les croiseurs noirs du Protectorat, ressemblants à d’immenses scarabées volants, s’occupaient d’anéantir les forteresses – volantes ou non – que les factions alliées avaient eu tant de mal à construire. Et lorsqu’une attaque surprise avait été tentée afin de mettre à mal le Maître lui-même dans le Codrex, le Poing de l’Ombre, le plus puissant vaisseau jamais construit dans cet univers – et peut-être même dans tous les autres - avait anéanti l’assaillant en une fraction de seconde.

Tout espoir semblait alors perdu, tandis que les armées des Ténèbres progressaient chaque jour un peu plus, détruisant à chaque fois tout ce qui tentait désespérément de se mettre en travers de sa route ; jusqu’au jour où, par un coup de chance magistral, les armées alliées étaient parvenues à introduire leur Elu, le hagah, dans le Codrex. Ce dernier était arrivé, par on ne sait quel miracle, à réveiller Mata-Nui, tandis que les flottes de tout l’univers matoran étaient méticuleusement mises en pièces par les croiseurs Séides et leur grand frère.

On pensait enfin en avoir fini avec le Maître, les Séides et le Protectorat. Mais voilà qu’il réapparaissait, prêt à fondre de nouveau sur les peuples qui étaient à sa portée – et cette fois, sa folie inonderait même les vastes horizons stériles de la planète des sables.

La dernière fois, les armées de tout un univers n’avaient pas suffi à le tuer, ne semblant que l’affaiblir et l’obligeant à se cacher, retrouvant peu à peu ses forces jusqu’à être de nouveau capables de faire déferler ses troupes, non seulement sur l’univers matoran mais également sur Bara-Magna. Les Ténèbres approchaient de nouveau, prêtes à tout ravager sur leur passage. La mort, la destruction et le désespoir seraient le quotidien lors des semaines, voire des mois qui suivraient.

Personne n’était actuellement en état de pouvoir s’opposer au Maître et à ses armées apparemment invincibles. Cependant, tout espoir, n’était pas perdu, loin de là. Car chaque habitant, chaque guerrier de l’univers matoran – et bientôt de Bara-Magna – se liguerait face à l’Horreur en personne, combattant, jusqu’à la mort s’il le fallait, les Légions des Ténèbres.

Pour l’instant, certes, les forces des différentes factions étaient dispersées aux quatre coins des deux mondes, attendant l’assaut de l’ennemi pour appréhender réellement la nouvelle menace et défendre leurs propres terres face à l’envahisseur.

Le Maître avait déjà été vaincu. Avec l’action d’un miracle, mais il avait tout de même été défait une première fois. Il ne restait plus qu’à recommencer, même si cela s’avérerait extrêmement difficile. De nombreuses vies seraient fauchées, de nombreuses terres seraient calcinées, de nombreuses villes seraient réduites en cendres ; mais au bout du compte, n’était-ce pas le combat en lui-même qui serait la partie la plus intéressante de la guerre ?

Takurak avait été conçu par Kiinesch, avec pour mission d’aider celui à qui Dakerax, le makuta d’Odina, donnerait la capsule dans laquelle le petit kraata avait été enfermé à l’origine.

Le rahkshi avait aidé Gladius, autant qu’il l’avait pu. Il avait combattu ses ennemis, protégé ses alliés, défendu ses intérêts. Il avait fait tout ce qu’il avait pu. Finalement, Gladius était physiquement mort, tandis que son esprit était enfermé dans une illusion dimensionnelle que nul ne pouvait atteindre. Mais le Seigneur Fantôme serait heureux – trompé, berné, mais heureux. Takurak avait donc parfaitement accompli ce pourquoi il avait été conçu ; d’une certaine manière, du moins.

Il était donc désormais totalement libre. Libre d’édifier son futur à sa manière, d’agir à sa guise, de combattre ceux qu’il considérait personnellement comme un danger, et de protéger ceux qui lui étaient chers. La décision n’avait pas été très difficile à prendre, en fait.

Takurak se battrait aux côtés des Fantômes survivants, ceux qui formaient désormais sa famille, tout comme Gladius avant lui. Cependant, il ne commettrait pas les mêmes erreurs que son défunt père adoptif et prédécesseur ; il ne tenterait pas de sauver à lui seul un univers tout entier, ou même un trop grand nombre de personnes. S’il se dispersait comme le Seigneur Fantôme l’avait fait, il connaîtrait alors sûrement le même destin. Non, le rahkshi ne serait pas un émissaire du bien, un héros ou un tyran machiavélique.

Il serait un guerrier comme un autre, même si ses capacités martiales et élémentaires étaient bien au-dessus de la moyenne ; il ne tenterait pas de mourir pour des innocents qu’il ne connaissait pas, même si cela faisait de lui un égoïste.

Takurak ne désirait qu’une chose : survivre avec les Fantômes à cette guerre, puis trouver une place définitive dans cet univers. Peut-être serait-il chasseur de prime, explorateur, gladiateur, ou simplement ermite dans un coin reculé. Peut-être s’élèverait-il au-dessus de ses pairs, deviendrait-il quelqu’un d’important. Seul l’avenir le dirait, selon les opportunités qui s’offriraient au kraata.

Il vivrait alors, combattrait, puis un jour mourrait, aux côtés de ses frères d’armes. Mais qu’importe ! C’était là l’existence dont il rêvait. Pouvoir tout simplement décider de quoi serait fait son futur, puis prendre son existence en main, jusqu’au jour où il pousserait son dernier souffle.

Nul n’est immortel, rien n’est éternel.

Voilà la phrase qui aurait pu tout à fait correspondre aux convictions de Takurak ; il n’avait qu’une seule vie, et comptait bien profiter de cette dernière jusqu’à son dernier souffle. Il avait déjà participé à de nombreuses batailles, se familiarisant peu à peu avec la fureur du combat. Il avait connu la satisfaction suite à ses succès, le dépit face à ses échecs. Mais qu’il en soit, il n’avait aucun regret, aucun doute.

Takurak leva haut son bâton de pouvoir, concentrant sa capacité de chaînes d’éclairs et de vide à son extrémité ; immédiatement, d’intenses arcs électriques se formèrent entre les dents métalliques du bâton et la paroi blindée de la flèche d’observation. Regardant droit devant lui, il avança de trois pas.

Puis sauta dans le vide qui lui faisait face, laissant la pesanteur l’attirer irrémédiablement vers le sol. Un vent extrêmement puissant, créé par l’élément du vide, lui permit de ralentir sa chute avant qu’il ne touche le sol, tandis que d’immenses éclairs frappaient le sol autour de lui ; au contact des chaînes électriques, l’air s’ionisait et prenait diverses couleurs vives et chatoyantes, formant un véritable arc en ciel lumineux.

Ainsi, lorsque le rahkshi se posa en douceur sur le sol, pliant très légèrement ses genoux mécaniques avec une certaine grâce pour bien assurer ses appuis, une véritable colonne évanescente lumineuse s’élevait au-dessus de lui, dansant au gré des vents violents encore actifs sous l’influence des pouvoirs de ce dernier. Takurak avança de quelques pas, puis leva les yeux en se retournant pour admirer son œuvre.

Un nuage lumineux et coloré, d’un jaune-vert presque fluo, qui se verrait à plusieurs centaines de mètres, si ce n’était plus. Ses formes changeaient à chaque instant, sous l’effet de la chaleur et des courants aériens ; tantôt plutôt compact, le brouillard de plasma ne tarda pas à se dissiper, jusqu’à disparaître définitivement.

Takurak resta ainsi, immobile, le regard dirigé vers les cieux, pendant plusieurs minutes. Semblant humer l’air comme s’il pouvait encore sentir les derniers effluves énergétiques du plasma qui avaient déjà disparu depuis de nombreuses secondes.

Le rahkshi fut cependant tiré de ses pensées par une légère vibration au niveau de sa hanche droite ; sa main se porta immédiatement au communicateur qui y était accroché. Un message vocal avait été envoyé par Wralex en personne, qui devait être assez pressé pour ne pas prendre le temps de demander à un subordonné quelconque de s’en occuper ; il s’agissait donc sûrement d’un message assez important.

Takurak s’éleva dans les airs, utilisant le pouvoir de lévitation rahkshi, tandis qu’il activait la lecture du message.


- Takurak ! Retrouve-moi aux arsenaux Xians, là où s’étaient retrouvés plusieurs guerriers des Puissants lors des derniers jours ; il faut qu’on parle d’un problème plutôt tandis.

Le rahkshi filait tranquillement dans les airs, évitant les différents petits aéronefs – chasseurs, transporteurs légers et autres – comme un surfeur des laves naviguant sur les flots incandescents de Ta-wahi.

Regardant autour de lui, Takurak repéra rapidement un éclaireur Xian qui revenait de patrouille, en direction des arsenaux ; le rahkshi se plaça donc juste en dessous de sa trajectoire, utilisant son pouvoir de camouflage pour devenir totalement invisible aux yeux du pilote.

Lorsque le petit appareil volant passa au-dessus de lui, le Fantôme s’accrocha fermement au train d’atterrissage de ce dernier, afin de se faire tranquillement remorquer en direction des centres industriels de la ville-usine.

Gagnant ainsi de précieuses minutes, Takurak arriva bientôt à l’arsenal où Wralex l’attendait. Ce dernier était accoudé à un comptoir commercial apparemment fermé. Le rahkshi se posa à quelques mètres de lui, désactiva son pouvoir de camouflage, puis se rapprocha du steltian afin de pouvoir lui parler tranquillement.

Ce dernier sourit à l’arrivée de Takurak, puis lui serra fermement la main avant de prendre la parole.


- Tu as été rapide, rahkshi ! Je ne m’attendais pas à te voir avant encore une bonne dizaine de minutes. Mais abrégeons, l’affaire est plutôt importante.

- Vas droit au but, alors.

- Ah ! Tu ne tournes pas autour du pot, une qualité que j’apprécie ! Bien. Tu dois savoir qu’il y a quelques… disons… tensions, entre les groupes de sécurité et tes hommes.

- « Groupes de sécurité »… tu veux parler des gangs criminels de mercenaires que tu emploies pour faire régner une pseudo-sécurité dans cette foutue ville ?

- Ne chipote pas, veux-tu ? Bref, quelle que soit leur appellation donc, ils n’acceptent pas trop l’arrivée d’un nouveau concurrent dans la course. Certaines rumeurs vont même à supposer qu’un complot se tramerait face à toi et tes guerriers. Du genre, plutôt sanglant, si tu vois ce que je veux dire. Des assassins des Sabres Noirs, des troupes lourdes des Cerbères, et surtout des escouades d’élite Banshees. Bref, de quoi vraiment faire du gros dégât.

- Quelles sont les solutions qui s’offrent à nous, alors ?

- Et bien, sache que pour une fois tu as le choix ! Nous pouvons agir de deux manières différentes. Soit vous foncez dans le tas et désamorcez cette tentative d’attaque en assaillant simultanément les trois bases mercenaires. Ils seront pris au dépourvu, et vous ne subirez que peu de pertes. Vous aurez ainsi gagné le respect des gangs, mais les dégâts collatéraux seront cependant assez énormes.

- Et la deuxième option ?

- Bien plus périlleuse… pour toi. Il te suffirait de t’allier officiellement à l’un des trois groupes de sécurité. Pour cela, tu devras aller négocier seul à seul avec le chef dudit gang, qui ne sera en fait pas vraiment « seul » ; tu serais alors en position de faiblesse, et ils pourraient tenter de t’attaquer directement pour décapiter les fantômes. Cependant, ils sont loin d’être au courant de tes capacités remarquables. Pour cela, tu pourrais tout de même garder un petit avantage, celui de la surprise.

Cependant, si ça tourne à la rixe, tu seras obligé d’opter pour la première option ; et là, tes ennemis seront bien préparés et retranchés, ce qui annonce un véritable carnage – pour au moins un camp en tout cas.

Alors, que choisis-tu ?

- Je ne peux pas me permettre de perdre de guerriers, nous sommes déjà assez peu nombreux. Je vais aller à la rencontre du chef des Cerbères, il ne devrait pas être trop dur à convaincre ; nos Spectres feraient d’excellents alliés pour soutenir leurs frappes lourdes, et nos ingénieurs sont capables de réparer très facilement les pièces d’artillerie même sur le champ de bataille.

- Bien pensé, Takurak ! Tu es bien plus malin que je le pensais ! Et bien, je ne te retiens pas. Et évite de faire du grabuge, hein. Je n’aimerais pas trop déployer les escouades de sécurité de l’Ordre de Mata-Nui juste à cause de cette affaire.

- J’y penserai…

Et de nouveau, le rahkshi se déplaçait à une vitesse hallucinante entre les cheminées des usines et les hautes tours commerçantes de Xia, esquivant nuages de fumée, aéronefs et les rares rahis qui osaient volants qui osaient s’aventurer au-dessus de la ville-usine.

Bientôt, Takurak arriva dans les bas-quartiers de la cité industrielle ; activant ses pouvoirs de camouflage, il n’eut aucun mal à ne pas se faire remarquer par les habitants. Lorsque finalement il parvint au QG des cerbères, il usa de son pouvoir du Sommeil pour se débarrasser temporairement des sentinelles.

Le bâtiment était en fait un petit hangar qui débouchait ensuite sur un couloir menant dans les sous-sols de la cité. Là, d’autres gardes lourdement armés gardaient chaque passage, chaque allée, chaque recoin ; les capacités de Silence, de Sommeil et du Camouflage ne furent pas de trop pour passer ces nombreux postes de surveillance.

Bientôt cependant, Takurak parvint à un petit bureau doté d’une défense exceptionnelle ; située à l’extrémité d’un couloir long de plus de trente mètres et large d’au moins six, des tourelles automatiques ainsi que des steltians et armure et équipements lourds la défendaient. Les visions thermique, infrarouge et à vibration des armes automatisées détectèrent immédiatement le Rahkshi, qui dut plonger sur le côté et sortir de l’encadrure de la porte qui ouvrait sur le couloir pour ne pas prendre de plein fouet une longue rafale de balles qui vinrent balayer le mur opposé à la petite ouverture.

Aussitôt, les steltians déployèrent une arme lourde et activèrent l’alarme généralisée du complexe. Une sirène stridente résonna dans tout le complexe criminel, tandis que des cris et des bruits de pas résonnaient en tous sens.

Takurak n’avait plus beaucoup de temps ; il avança de nouveau en direction du couloir, puis cette fois fonça tête baissée vers le petit bureau où était censé se trouver le chef des Cerbères. Des dizaines de balles fusèrent immédiatement autour de lui, pris pour cible par les tourelles automatiques. Seul le pouvoir du magnétisme permit au rahkshi de ne pas être perforé par les nombreux projectiles blindés, et de se retrouver neutralisé en plein milieu du couloir.

Alors qu’il était arrivé au milieu du couloir, Takurak fut ébloui par une intense lumière rouge ; un puissant grondement, semblable à au cri d’une machine consciente qu’on aurait torturée, l’assourdit également pendant un instant. Le rahkshi, par réflexe, se téléporta sur le côté, vidant alors une partie importante de ses réserves d’énergie ; de tous les pouvoirs kraatas, ce dernier était celui qu’il maîtrisait le moins et qui l’épuisait le plus rapidement. Cette dépense ne fut cependant pas un gaspillage, loin de là.

Car au moment où le rahkshi reprenait sa course en direction des steltians, un rayon traversa le couloir de part en part ; s’il ne s’était pas transposé à temps, Takurak aurait été traversé de part en part par cette étrange attaque. Ne s’arrêtant pas de courir, il regarda derrière lui un instant avant de reporter son attention sur l’arme lourde déployée au fond du couloir.

Le tir, légèrement oblique, avait ensuite percuté et transpercé un des murs latéraux du couloir, créant un impact très mince – moins d’un mètre de diamètre – mais extrêmement long, au moins de plusieurs mètres. L’arme en question semblait ne pas tirer de simples rayons énergétiques, car des amas métalliques informes, comme fondus avant de retrouver leur état solide, avaient été projetés tout autour de point d’impact, sûrement par rebond.

Tandis que les tourelles continuaient de faire déferler un orage d’acier autour du rahkshi, l’obligeant à puiser dans ses forces qui s’amenuisaient pour maintenir un champ magnétique suffisamment fort pour dévier les tirs lorsqu’ils s’approchaient trop de lui.

Takurak remarqua de nouveau une petite lueur rouge, et dut encore se téléporter pour esquiver l’attaque, bien trop rapide pour être évitée normalement. Cette fois-ci, il utilisa son pouvoir de Ténèbres pour ne pas se retrouver ébloui et être en capacité d’étudier en détail le tir qui passa à moins d’un mètre de lui. Il ne s’agissait pas d’un simple rayon laser ou plasma, mais de métal surchauffé au point d’être liquéfié, puis accéléré à l’aide d’un canon magnétique, de type GAUSS ou autre. Accéléré à une vitesse cinq fois supérieure à celle du son, le liquide magnétisait découpait, arrachait ou détruisait tout sur son passage ; lorsque le tir atteignit cette fois le fond opposé du couloir, derrière Takurak, l’impact fut cette fois extrêmement mince – rencontrant une face complètement perpendiculaire – inférieure à une dizaine de centimètres. Cependant, le métal surchauffé avait pénétré la couche rocheuse et métallique sur une dizaine de mètre au moins, voire peut-être plus.

Cette arme était extrêmement destructrice, et n’avait jamais été utilisée auparavant par l’un des gangs mercenaires, ni même par l’une des factions des Puissants ; les canons magnétiques les plus perfectionnés de la Confrérie, de l’Ordre ou de la Main ne propulsaient pas des liquides à pression ultra-élevée mais des obus solides, parfois remplis d’explosifs pour une puissance dégagée à l’impact plus importante.

Les réserves d’énergie de Takurak arrivaient presque à leur limite ; encore une seule téléportation, et le rahkshi serait alors grandement handicapé s’il devait continuer le combat. Il ne restait alors plus qu’une seule solution : l’attaque à distance.

Le kraata se concentra un instant, baissant même quelque peu la barrière magnétique en profitant du rechargement synchronisé des tourelles automatisées. Quelques balles parvinrent alors à le toucher, à l’épaule, au crâne et au genou gauche.

Puis l’instant d’après, une déferlante de pouvoirs élémentaires rahkshis illuminaient le couloir dans une gerbe d’énergie, avant que les Ténèbres n’engloutissent tout. Des enchaînements d’éclairs frappèrent les tourelles, les court-circuitant ou les faisant exploser, tandis qu’une puissante onde de Faim frappait à distance les steltians qui faisaient fonctionner l’étrange arme lourde. Voyant leur énergie vitale se vider jusqu’au point de sombrer dans l’inconscience, tandis que Takurak profitait de ce sursaut d’énergie revigorant pour utiliser ses pouvoirs de Ténèbres.

Ainsi, lorsqu’il défonça la porte du bureau après avoir sauté par-dessus l’arme lourde et les corps endormis des steltians, il pouvait immédiatement prendre l’avantage contre le chef des Cerbères qui se terrait derrière.

Cependant, lorsque Takurak pénétra dans la petite pièce, il était seul ; personne ne l’attendait, pas même un simple subordonné. Il avait été piégé ; tandis que dans son dos, des dizaines de steltians menés par un makuta prenaient place pour lui couper toute retraite. Le rahkshi se retourna et chargea son pouvoir de plasma, se préparant à se dégager un passage à travers ses assaillants.

Alors qu’il sentait sa fin approcher, la seule issue étant bloquée par une foule de guerriers prêts à mourir pour l’arrêter, Takurak sentit une puissance toute nouvelle monter en lui. Un potentiel jusqu’alors inconnu, qu’il ne pouvait pas réellement comprendre.

Le rahkshi ne réfléchissait plus ; il vivait dans l’action, dans l’instant présent, sans se préoccuper des conséquences de ses actes. Il se fraierait un chemin à travers les cadavres de ses ennemis s’il le fallait, mais il combattrait jusqu’au bout. Et, s’il s’agissait là de son dernier jour, il finirait son existence comme il l’avait toujours souhaité : en agissant comme il l’entendait, choisissant sa propre fin.

Mais alors qu’il chargeait une attaque dévastatrice, faisant déferler une puissance infernale à l’intérieur de son bâton, une voix retentit dans les haut-parleurs qui jusque là, n’avaient passé en boucle que le signal strident de l’alarme générale. Puissante et ferme, elle imposa immédiatement le respect et le silence parmi les mercenaires qui bloquaient la sortie/


- Bravo ! Bravo, Takurak ! C’est bien plus que je ne l’espérais !

Le rahkshi laissa légèrement refluer la puissance qui avait inondé son bâton élémentaire, commençait à réabsorber en partie la puissance phénoménale qu’il avait investie dans son arme.

- Tu dois sûrement reconnaître ma voix : je suis Djaudum Xel, le chef des Cerbères ! J’avais bien entendu été prévenu de ton arrivée, c’est pourquoi j’avais sensiblement réduit mes défenses, afin de pouvoir te laisser atteindre mon… « bureau », même si tu as déjà sûrement deviné qu’il ne s’agissait ni plus ni moins que d’un leurre.

Et bien, quant au motif de ta visite, je suis également au courant, évidemment. Tu veux te joindre à nous les Cerbères. J’imagine que vous, les fantômes, avez déjà reçu diverses menaces de mort, d’agression, d’extorsion ou de désintégration de la part des groupes mercenaires – y compris du mien.

Vous avez donc besoin d’une protection qui pourra vous sauver d’une attaque groupée des gangs de la ville-basse. En l’occurrence : moi ! Cependant, je ne veux pas de bras cassés ; Tanika vous a peut-être accepté parmi ses hommes pour honorer la mémoire de votre défunt chef, mais cela ne suffit pas pour faire de vous des guerriers dignes de ce nom. Il me fallait donc une, disons, preuve, de votre efficacité.

Et te voilà, pénétrant dans mon quartier général, réussissant à atteindre mon bureau, et surtout à survivre aux tirs soutenus de mes tourelles automatiques et bien sûr de mon tout nouveau canon Styx, dont tu as déjà pu tester l’efficacité.

Avoir survécu assez longtemps pour que je daigne te sauver la vie… il s’agit bien là d’une première ! Un véritable exploit, Rahkshi. C’est pourquoi je vais accepter ta requête. Les fantômes des sables seront désormais une branche – plus ou moins indépendante – des Cerbères !

En échange, vous effectuerez de temps à autres quelques missions – rémunérées bien sûr – pour prouver votre fidélité, votre attachement et surtout votre efficacité. Et si jamais vous êtes satisfaisants, je ferai en sorte que vous formiez ensuite une cellule totalement indépendante de mon « groupe de sécurité », comme l’appelle si bien Wralex. Vous devrez cependant vous coordonner avec mes hommes pour agir, afin d’éviter toute… confusion et notamment des escarmouches fratricides qui pourraient fort nuire à nos intérêts !

Cependant, j’exige – ou je demande, si ton orgueil préfère – à ce que ton groupe armé change de nom. Les Fantômes des Sables appartiennent au passé, désormais, et tu le sais. Vous n’êtes plus des rebelles errants à la surface d’une terre aride, vous voilà désormais membres d’une des plus puissantes organisations militaires de cet univers – si on excepte les Puissants eux-mêmes, bien sûr.

Parle à voix haute, afin que les micros présents dans le secteur captent ta voix ; je m’occuperai de reste, et notamment de votre nouveau blason.

Takurak s’était peu à peu détendu au fur et à mesure que Djaudum parlait. Il s’agissait bien de sa voix, et le rahkshi ne décelait pas une quelconque fourberie dans les dires du chef des Cerbères. Il pouvait lui faire confiance… du moins l’espérait-il.

Afin de ne pas faire traîner les choses, Takurak commença immédiatement à réfléchir au nouveau nom que porteraient les Fantômes des Sables ; désormais membres des Cerbères et défenseurs de Xia, ils devaient en effet laisser leur passé derrière eux – même si cela s’avérerait difficile et douloureux ; au final, jamais les rebelles n’oublieraient leur ancienne existence. Mais il s’agirait d’une époque révolue, d’un chapitre de l’histoire qui s’était terminé avec la mort de Gladius.

Le rahkshi trouva rapidement un nom qui convenait parfaitement à la nouvelle ère dans laquelle entraient les Fantômes et les Spectres. Et, alors qu’il marchait tranquillement au milieu des steltians lourdement armés, se dirigeant vers la sortie, il énonça cette nouvelle identité haut et fort, afin que tous l’entendent clairement et le gravent dans leur mémoire.


- Les Fantômes des Sables, ainsi que les Spectres ne sont plus. Notre passé est désormais révolu, et nous tournons résolument vers notre avenir, le futur que nous allons forger – fusse-t-il formé de destruction ou de grandeur.

Nous sommes les héritiers d’un titan déchu qui tenta de changer la condition de ses pairs, mais qui sombra dans sa tentative.

Nous sommes désormais prêts à affronter un jour nouveau.

Nous sommes Prométhéens.
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