Les Guerres de Spherus
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Les Guerres de Spherus

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 [Destral] Les Cauchemars de Demain

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AuteurMessage
Nui
Chevalier Noir
Nui


Masculin
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Capacités du Personnage: ATK : 4975 | DEF : 4600

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MessageSujet: [Destral] Les Cauchemars de Demain   [Destral] Les Cauchemars de Demain EmptyDim 9 Mar - 1:21

Le Makuta Nui et l'Homme en Noir marchaient côte à côte dans l'un des nombreux couloirs de Destral, si l'être d'ombre ne pouvait qu'émettre des suppositions quand à l'étendue et la nature précise des habiletés temporelles du mystérieux étranger, il avait la certitude qu'ils ne seraient point dérangés jusqu'à ce que la discussion arrive à son terme.
Le premier étant des deux l'ignorant il laissa donc au second le soin de commencer la conversation.

- Comme vous avez pu vous en rendre compte le monde n'a pas attendu que vous soyez remonté à la surface pour continuer de tourner et dans son élan il à laissé deux Puissants loin derrière.
Pour les Fantômes des sables la débâcle à commencée quand leur Quartier Général, situé dans la Vallée du Labyrinthe, à purement et simplement été rayé de la carte, sans aucun survivant pour raconter ce qui s'y était passé, du moins pas à temps.
Avec sa hiérarchie décapitée et son leader cruellement absent rien ne pouvait empêcher les rumeurs les plus folles de circuler dans les rangs de cette faction, celle qui revenait le plus souvent affirmant que c'était là l’œuvre d'une nouvelle arme dévastatrice dont les Skrall se seraient dotés.
- Est-ce vrai ? Se permit de demander Nui.
- Il est vrai que l'Empire Skrall à amélioré son armement en mettant au point, avec l'aide de technologies volées à cette univers, un équivalent terrestre des croiseurs, mais ils ne sont en rien responsables de cette destruction, personne ne l'est.
- Ce serait une catastrophe naturelle alors ? Un simple coup du Destin ? Demanda Nui.
- En quelque sorte, Bara-Magna, ou Spherus-Magna comme elle était appelée autrefois, est vielle de plusieurs milliards d'années, qui pourrait dire ce qui demeure sous son écorce ?
Surement pas les espèces qui la foulent de nos jours, ignorantes de ceux qui les ont précédés, de ceux qui ne sont point morts mais ne font que sommeiller dans les profondeurs. Parfois, des éons après leur règne, l'un d'entre eux s'éveille, preuve que la Mort est morte avant lui et gare à quiconque se trouvera sur son chemin.
Les Grands êtres avaient fait pareille erreur par le passé, cela a abouti au Fracassement, mais je m'égare.
Il marqua une courte pause avant de reprendre.
- Mais ce n'était que le début de la fin pour les contestataires à l'empire de Tuma, ensuite vint la Peur, c'est elle et elle seule qui fut responsable de la fin des rebelles, elle les divisa en deux camps, ceux redoutant l'impitoyable avancée Skrall et ceux redoutant les premiers qui avaient basculés dans la folie meurtrière pour s'attirer la clémence de leur hypothétique envahisseur.
Ils se sont entretués tout simplement, ceux avec encore un minimum de bon sens sauvèrent ce qui pouvait l'être et partirent se cacher dans des abris connus d'eux seuls, attendant que la tempête se calme et que vienne les Ordres de Gladius. Les autres, ceux qui avaient égorgé la moitié de leur frères, famille comprise, se jetèrent dans les bras des Skrall qui, et c'est là toute l'ironie de la situation, n'étaient même pas au courant de tout ce qui venait de se produire.
Il marqua une nouvelle pause pour laisser à Nui le temps de formuler la question qu'il ne manquerait pas de poser.
- Qu'est-il advenu de Gladius ?
- Quand il a appris ce qu'il était arrivé à sa faction, aux siens, il est devenu fou, chose courante quand un individu aussi exalté que lui voit son rêve compromis. Il a alors pris le nom de Kharne et s'est mis à massacrer les quelques guerriers qui l'avaient accompagné à Metru-Nui, sa folie meurtrière fut de courte de durée cependant, car il avait fait cela juste sous le nez de Zéro.
- Zéro...
- Oui, ce dernier n'a que peu apprécié son geste et l'a abattu d'un seul coup de son épée, une sacré bonne lame assurément pour réussit cela.
Ce fut une mort des moins honorables pour un guerrier de sa trempe, mais on peut y voir un acte de charité, ses souffrances ont pris fin avant qu'elles ne l'oblige à souiller un peu plus encore l'être qu'il était.
L'homme en Noir laissa un silence après ses mots pour permettre au Makuta de placer les siens.
- Nous nous ressemblions, c'était ce que pensait le Sans-Nom du moins.
- Avait-il raison ? Glissa l'Homme en Noir.
- Gladius était attaché à son monde, il n'aspirait pas tant à le rendre meilleur que de restaurer sa splendeur passée, il voulait le guérir, c'était un rêve de Paix et pour ce dernier il n'a pas hésité à se transcender, à aller au-delà des limites inhérentes à sa propre espèce, en cela nous étions semblables, il avait donc raison sur ce point.
Mais, toujours selon lui, il y avait une différence fondamentale entre nous, le discernement, il avait aussi raison là-dessus.
Contrairement à ce que Gladius pensait Tuma et son empire étaient loin d'être la plus terrible des menaces qui pesaient sur les deux mondes, il y avait des choses bien pires qui demeuraient au-delà même des ombres, conspirant pour le Déclin, le Sans-Nom en est le parfait exemple, et sous-estimer la noirceur de ce monde est ce qui à causer sa perte, car il était tout autant leur cible que moi la leur.
- Le Seigneur fantôme faisait donc partie de leur liste d'hommes à abattre.
- C'est une certitude, le Sans-Nom a évoqué de façon sibylline sa déchéance prochaine et elle s'est produite exactement comme il l'avait prédit, succombant après avoir dévoré la chair de ses fidèles.
- Règle N°2: Rien n'arrive jamais par hasard. Répliqua l'Homme en Noir. Ce chthonien ancestral n'a pas trouvé seul le chemin de la vallée du Labyrinthe, quelque chose l'a attiré, la peur qui s'est emparée des fantômes était bien trop disproportionnée pour être naturelle, quelque chose l'a attisée au-delà de toute mesure. 
Les événements ont été manipulés pour aboutir à l’anéantissement de cette faction.
- Manipulés, mais par qui ?
- C'est une bonne question et je pense que nos petits amis cuivrés sont une partie de la réponse.
- Et concernant la Main d'Artakha ?
- Étonnamment plus simple et mystérieux à la fois, Colbalt et ses lieutenants ont été tués par un individu inconnu, sans doute quelque part sous Metru-Nui, leurs corps ont ensuite été envoyés à Artakha, un simple coup d'oeil à suffit à convaincre ce dernier de dissoudre cette faction pour la troisième fois.
- Et c'est tout ?
- Vous vous attendiez à autre chose ? Ils n'ont pas été démantelés dans le sang et la folie comme les fantômes, une décapitation dans les règles de l'art de la chaine de commandement suivie d'un ordre de dissolution du maître à penser lui-même, et puis ce n'est pas comme si c'était la première fois que cela leur arrivait. Globalement ils s'en sont bien tirés, enfin jusqu'à ce qu'arrive l'actualité récente.
- Le Protectorat...
- Cela à commencé quelques jours après l'Attaque sur Metru-Nui, ils sont apparus simultanément sur les territoires laissés vacants par les deux factions précédemment citées, des êtres aux terribles pouvoirs, un pour chaque région, cela vous évoque-t-il quelque chose?
- Les Séides...
- En un jour ils en ont fait leurs fiefs, il est inutile de demander si il y a eut des survivants, depuis c'est le silence radio, personne ne sait ce qui se passe là-bas et j'ai de fortes raisons de penser que personne ne veut le savoir, c'est comme si le monde retenait son souffle, mais à ce rythme le seul qui risque de bouger c'est le protectorat.
- Quelle est l'étendu exacte de leurs possessions ?
- Sur Bara-Magna tout ce que les Fantômes contrôlaient, le Grand Désert, toute la région autour de Vulcanus ainsi que la Vallée du Labyrinthe, dans cet univers la totalité du Continent Sud, ce qui inclut Voya-Nui, Visorak et Artakha.
- Artakha ? L'Être éponyme serait donc à nouveau tombé entre leurs mains.
- Selon les informations dont je dispose il aurait réussi à leur échapper, Muaka échaudé craint l'eau froide, mais je n'avait pas fini, en plus de tout cela ils se sont aussi offerts un petit bonus: Odina.
Odina, cette île avait disparu des écrans depuis un certain temps.
Elle fut d'abord le quartier général des Chasseurs de l'ombre avant de devenir celui de l'Alliance Criminelle une fois celle-ci formée, après la guerre elle accueillit tout les nostalgiques de ces deux organisations, ceux qui n'étaient pas assez bons pour faire partie de l'Ordre ou de la Main et pas assez cruciaux et disciplinés pour que l'isolationniste Confrérie de Phantrakk ne s'y intéresse.
Tout ce vivier d'exclus, d'atypiques, d'êtres en marge de la société, s'était dissous en une vaste communauté souterraine, aréopage de compagnies de mercenaires, de réseaux de contrebande, de marchés d'assassins et il en passe et des meilleurs.

- Que pouvez vous me dire à propos de cette île que je ne sache déjà ? Demanda Nui.
- Que c'était cet endroit qu'avait choisit l'illustre Shas'ui en guide de retraite ? Répondit l'Homme en Noir.

Shas'ui, stratège de légende, fondateur et premier chef de l'alliance criminelle, tué par le Maitre en personne, du moins c'est ce que tous crurent avant qu'il ne soit révélé qu'il était en réalité devenu l'un de ses Séides.
Après la Bataille du Codrex, une fois sa forme habituelle et son libre-arbitre retrouvé, il disparut à nouveau, volontairement cette fois-ci et nul n'entendit plus parler de lui, c'est du moins c'est ce qui fut gravé sur les Murs de l'Histoire.

- Au cours de ces trois dernières années cette île avait largement été ignorée par les Puissants, ce qui n'avait pas manquer de m'intriguer.
Cependant, au regard de son histoire personnelle, je ne suis pas surpris qu'il ait choisi cet endroit comme refuge.
A t-il pu s'échapper comme Artakha ou bien est-il, à nouveau, tombé entre leurs mains ?
- Difficile à dire, mais je ne m'inquièterait pas trop pour lui si j'étais vous, c'est l'un des derniers vétérans de ce monde et il ne se faisait pas appeler le Vagabond pour rien.
- Donc, en résumé, près de la moitié du monde connu est passé sous leurs contrôle, et tout ça en à peine une journée. Nui secoua la tête en signe de déni. Le scénario de leur avènement qui se répète, toute cette folie qui recommence, mais a t-elle seulement cessé un jour ?
Ces trois dernières années ont elle vraiment existées ? Le sacrifice de Zevan a t-il été autre chose que du vent ?

L'homme en Noir produisit un son équivalent à un soupir.
- En ce monde existe une pâle lumière qui génère une multitude d'Ombre, les effacer ne sert à rien, car aussi longtemps qu'elle subsistera de nouvelles naîtront d'elle. Zevan a seulement supprimé toutes les ombres d'un coup, c'est pourquoi elles ont mis autant de temps à réapparaitre, mais il n'a pas détruit la lumière, c'est pour cela qu'elles réapparaissent maintenant.

Nui avait saisit le sens de la métaphore, les Ombres étaient les Seides et la Lumière était le Maitre, à l'issue de la Bataille du Codrex seuls les premiers avaient disparus, mais leur créateur lui en avait réchappé et tant qu'il existerait le Protectorat des Ombres n'appartiendrait jamais à l'histoire.
- Vous prenez la nouvelle avec un aplomb surprenant. Ajouta l'Homme en Noir.
- Je devrais être surpris, il y avait tant de variables inconnues au cours de la Bataille du Codrex qu'il n'était pas improbable qu'il ait pu survivre, mais j'ai simplement remisé toutes ces hypothèses dans un coin de ma tête, car il y avait plus important à penser, toujours plus important.
Je devrais être effrayé, mais je n'arrive pas à les redouter comme il le faudrait, cette peur qui est censé leur être dévolue, mais c'est le Guetteur qui la détient, c'est lui que j'ai vu régnant sur les ruines du monde, pas eux.
Je devrais succomber au désespoir, à cette impression que le cauchemar ne finira jamais, mais je ressens seulement de la lassitude.
Et peut-être aussi, une interrogation: Si même le Hagah n'a pu venir à bout du Maitre, qui le pourra ?

Ce fut au tour de l'Homme en Noir de secouer la tête.
- Y a t-il un être dans cet Univers qui ait compris que c'était tout sauf une victoire ? Question purement rhétorique.
Le Hagah n'a jamais été l'ultime guerrier qui affronterait le Maitre, ses Séides, et le Protectorat à lui tout seul et qui les détruirait dans une bataille finale sans égale, sa seule fonction était d'être l'unique individu capable de porter le Masque de Vie et d'aller se sacrifier au fin fond du Codrex pour faire redémarrer le Cœur de Mata-Nui, c'est tout et rien qu'à ce niveau ça coince déjà.
Car le grand plan des puissants se résumait à cela, réveiller le Grand-Esprit avec l'espoir qu'il les débarrasse du Maitre d'un claquement de doigts, on peut dire que ça a plutôt bien marché non ? On arrive au deuxième point où ça coince.

Personne ne sait ce qui s'est passé à l'intérieur du Codrex, mais pendant ce temps là, à l’extérieur, les Séides se libéraient les uns après les autres de l'emprise du Maitre et le Poing de l'Ombre perdait graduellement en puissance au point que finalement une attaque suicide avec les croiseurs restants à suffit à le descendre...il n'y a pas quelque chose qui commencer à se former dans votre esprit ?
Alors je développe, ça n'a aucun sens, qu'à donc bien pu faire le Hagah dans le Codrex pour que cela ait de telles répercussions sur le protectorat ? Une Bataille dantesque contre la Maitre à l'issue de laquelle ce dernier aurait été vaincu ? C'est une Idée séduisante, mais complétement fausse.
Pour peu qu'on utilise la logique la réalité est toute autre, le Maitre en personne a détruit ses Séides et sabordé son Croiseur ? Voilà qui est mieux, pourquoi ?
Résumons: Au moment du réveil de Mata-Nui il démantèle lui-même son organisation, tout le monde acclame le Grand-Esprit, lui passe pour mort et peut donc faire ses petites affaires tranquille, en l’occurrence attendre le moment propice pour faire réapparaitre son Protectorat.

Troisième problème, à l'époque le Protectorat était deux fois plus fort que tous les Puissants réunis, de nos jours les Puissants sont deux fois moins forts qu'à l'époque, faites le calcul, ce stratagème n'a aucun sens en lui-même, si encore le Protectorat était en difficulté j'aurais pu comprendre, mais ce n'est pas le cas, de plus, un Mata-Nui en pleine forme représente un facteur risque supplémentaire, donc ça ne colle pas. Sauf si l'on suppose que non seulement le Réveil de Mata-Nui avait été anticipé, mais aussi voulu.
Alors ce n'est plus un retour, mais une continuation, il n'a pas vu ses plans interrompus après cette bataille, il est simplement passé à l'étape suivante.
La Vrai Question est alors: En quoi le réveil de Mata-Nui servait-il ses intérêts ? Quel est ce plan qui nécessite de convaincre le Monde que lui et ses créations n'existent plus ? 
C'est à vous de trouver la réponse à cette question, Nui, et si vous y parvenez vous aurez alors une idée de ce qui est en train de se produire, est-ce que cela vous permettra d'y mettre fin ? Rien n'est plus incertain.

Le Makuta resta silencieux, prenant le temps de saisir l'ampleur de tout ce que l'Homme en Noir venait de lui raconter et qui en aurait abasourdi plus d'un. C'est alors que son interlocuteur sembla se souvenir de quelque chose d'important.
- Oubliez ce que j'ai dit à propos de trouver la réponse à cette question, si vous parvenez à savoir la Vérité tout ce que vous y gagnerez sera de vous faire tuer, et mort vous ne pourrez plus arrêter la Nation des Fous.
- Au regard de ce que vous venez de me révéler elle parait bien dérisoire, je devrais au contraire faire de cette réponse ma priorité.
- Vous vous contredisez, votre peur lui appartient, vous ne pourrez plus jamais redouter autre chose, pas même la mort, tant que vous n'aurez pas déjoué sa conspiration.
Nui voulut répondre quelque chose mais s’abstient au dernier moment, il ne se serait pas reconnu dans les mots qu'il aurait prononcé, cela eut pour effet d'agacer un peu plus l'Homme en Noir.
- Nui, votre problème c'est que vous essayez d'être logique face à des choses où justement il ne faut pas l'être.
Votre corps est peut-être réparé mais quand est-il de votre âme ?
Le Makuta contempla son bras gauche, bien que parfaitement reconstruit il avait perdu sa teinte argenté, ce n'était plus que du banal Proto-Acier à présent, les mots qu'il s'était refusé à prononcer étaient que si il ne pouvait plus éprouver la Peur, cela ne ferait que le rendre plus fort face à ses ennemis.
- Quand il a pris ce bras, il a pris tellement plus, si la Paix est un feu je me demande, ce feu peut-il s'éteindre ?
- La Lumière de l'Oubli ne fait pas que mutiler le corps, elle emporte aussi des parties de l'âme, c'est une destruction quasi-absolue.
Pourtant, quand vous vous êtes emparé de l'arme que je vous avait lancé, une étincelle s'est glissée dans l'une de vos balles, sans cette étincelle jamais elle n'aurait pu toucher le Sans-Nom, sa concentration n'aurait pas été rompue et je n'aurais pas pu vous sauver.
Vous savez pourquoi cette étincelle est apparue ? Parce la Paix n'est pas dans votre bras, elle est dans votre Cœur et lorsque viendra le temps de se battre pour elle, faite moi confiance, elle s’embrasera.
- Si Paix à pu aussi aisément être éteinte, c'est que je n'était pas assez fort.
- Face à lui personne n'est assez fort, c'est un Monstre comme on en fait plus, pour le détruire il faut un Tueur comme on en fait plus.
- Qu'est-il advenu de lui une fois que vous l'avez détourné de moi ?
- Oh...Nous nous sommes...expliqués.

*****


Karzahni, quelques jours plus tôt.

Cette île est connue des Matoran comme étant "l'enfer", les mots ne manquent pas pour décrire ses paysage au-delà de l'inhospitalier, incohérents, contre-natures, ils semblent tout droit sortis du cauchemar d'un fou.
Pourtant même cette terre de démence dut s'incliner face au déchainement de puissance, sans égal depuis sa création, qui la transfigura, redéfinissant le concept même de folie dont on pensait qu'elle était le mètre-étalon.
Ses rivières d'eau bouillante coulèrent à l’envers pour se jeter dans les canyons qui s'étaient creusés à la place de son désert de statues, plusieurs de ses volcans de glaces furent rasés, d'étranges "vides" parfaitement circulaires mutilaient son relief, offrant un curieux mélange de haut et de bas, le temps lui-même semblait, par endroit, avoir perdu sa signification.

Au centre de cette dévastation se tiennent deux entités, chacune tournant le dos à l'autre, séparées par un profond cratère.
L'une est l'Homme en Noir, son manteau accuse le coup de l'affrontement, déchiré en plusieurs endroits il dévoile des bras de métal, des bras d'argent au bout desquels pendaient, fermement maintenus par des mains qui n'ont jamais faillies, deux armes forgées dans le même acier.
L'autre est le Sans-Nom, son cytoplasme vert-ambré goutte à un rythme régulier par plusieurs trous au travers de son corps, un de ses membre a été sectionné et  une partie de la tête est manquante, pourtant cela ne l’empêche pas de léviter comme si de rien n'était.
Sa voix aux sonorités aqueuses fut la première à briser le silence.

- Quelle plaisante conversation.

Le flux du fluide s'inversa, retournant dans le corps qu'il quittait quelques instants plus tôt tandis que se refermaient les blessures par lesquelles il s'échappait, l'écoulement devint particulièrement abondant au niveau du moignon en même temps qu'il semblait ralentir, bientôt le liquide se solidifia pour former un nouveau membre parfaitement fonctionnel, c'était le même processus que lors du bras de fer temporel à Metru-Nui, il se reconstituait de lui-même.
- Rappelle moi la dernière fois que je t'ai tiré une balle dans la tête, saleté de bouffeur de mémoire. Dit l'homme en noir alors que le tête de son ennemi finissait de reprendre sa forme originelle.
- Lorsque Spherus Finalis vola en éclat, ton petit disciple avait fait exploser le Convecteur Entropique et la Trinité du Chaos en a alors profité pour franchir la dernière ligne de défense, nous éparpillant un peu plus encore, nous, les derniers restes épars de tout ce qui fut.
Te souvient-tu d'où nous nous trouvions quand cela c'est produit, Pistolero ? Répondit-il.
- Oui, nous étions sur le Primus Mundi, aux premières loges pour contempler la Présence du Néant s'assoir sur le Trône de la Création.
D'ailleurs, toi et ta fratrie, vous n'étiez pas au meilleur de votre forme, comment avez vous fait pour en réchapper ?

Alors qu'il parlait ce qu'il restait de ses vêtements se muèrent en une sorte d'obscurité vaporeuse qui rampa sur les partie exposées de son corps, quelques secondes plus tard ses habits étaient comme neufs et l'être de l'oubli lui répondit.
- L’œuf éclot et le Monde s'abolit, les survivants déments, que plus nulle Vie et nulle Mort ne retiennent, perdurent indéfiniment, au sein de l'âme des mortels à qui ce Nouveau Monde fut offert, en toute innocence, en toute ignorance.
Il éclata d'un rire à la fois dément et euphorique avant de poursuivre.
- L'ignorance est ma conséquence, la connaissance ma récompense. Tout ce qui s'efface des mémoires, de mon fait ou non, s'ajoute à mon savoir, et jamais je ne peut l’oublier, tel est mon paradoxe.
- Mais ton savoir à une limite, tant que personne n'oublie, tu ne peux rien savoir, tant qu'il restera un être pour se souvenir d'une chose, elle ne sera jamais tienne. C'est ce qui fait de moi le dernier à connaitre la fin de l'histoire, le seul qui peut dire qui gagne à la fin.
- Il me suffit de te le faire oublier, pour en être instruit, rien de plus facile pour moi. Dit le Sans-Nom sur le ton de la menace.
- Détrompe-toi, ma mémoire est immunisée contre toute forme de régression, tes petits tours mnémonique y compris, et tu ne peux pas aller plus vite que mes balles, alors je te le demande, que te reste t-il ?
- Eh bien...Je suis vert...Et Immortel. Répondit l'être de l'oubli d'un ton moqueur.
- Permet moi de remettre en question ce dernier point. Dit-il en se retournant tout en pointant l'un de ses pistolet sur le Sans-Nom.
- Il t'a fallu près d'un siècle, et presque autant de balles, pour abattre mon frère aux yeux d'argent, mais tu n'as pas autant de temps devant toi cette fois-ci, cependant... Il se retourna à son tour, faisant face à son interlocuteur....si tu veux vraiment me tuer, alors sache que ce n'est pas un combat, mais bien une guerre que tu devra mener, et je doute que cette planète y résiste.

Après quelques secondes d'un face à face glacial l'Homme en Noir abaissa son bras, et un sourire écœurant se dessina derrière la membrane osmotique du Sans-Nom.
- Le Temps. Dit-il d'un ton magistral. Voila donc ta limite, combien d'heures, de minutes, de secondes peux-tu te permettre de perdre à mener cette conversation ? Combien de questions peux-tu encore poser, sachant qu'aucune ne trouvera de réponse, avant que les aiguilles de ta montre ne t’appellent en d'autres temps et d'autres lieux ?
L'Entité ricana.
- 64, le nombre de case sur un échiquier standard...128...256...512...1024...512...256...128...64...32...16...8...4...2...1...0...1...2...3...4...5.
..6...7...8...9...8...7...6...5...4...3...2...1...0 retourne à Zéro.

Pourquoi se borner à un ordre précis ? Il n'est plus là après tout, alors pourquoi continuer à ce conformer à sa symbolique ?

Cette phrase, plus que la suite de nombres au premier abord sans queue ni tête, fit tiquer l'Homme en Noir, et accentua encore plus la Joie de l'être d'émeraude.
- Tu pense être en avance, mais en réalité tu es en retard, très en retard, Pistolero.

Ce dernier ne se laissa pas déstabiliser pour autant et posa une nouvelle question.
- Tu as été disséminé en chaque point du royaume de l'âme, tu n'a pas pu te reformer seul, qui t'a permis d'être en ce monde ?
- Le Chant...
- Le Chant ?
- Quel chant magnifique...tu chantera le Chant, je chanterait le Chant, tous chanterons le Chant.
- Quel chant ?
- Le Chant de la Fin de Tout.

Nouveau silence de l'Homme en Noir, puis sa réponse, une nouvelle question.
- Pourquoi aider ce misérable, alors que tu dispose de cent fois le pouvoir nécessaire pour l'éradiquer d'une simple pensée ?
- Il m'a promis une belle ballade et toi, face à moi, est la preuve qu'il ne m'a pas menti.
- Maintenant je sais pourquoi, des Neufs, c'est toi qui est réapparu, ici et maintenant, parce tu le seul qui soit assez rapide pour empêcher mes balles d'atteindre leurs cibles, en quelque sorte tu m'annule. Dit le Tireur sur le ton de l'évidence.
- Le contraire est aussi vrai. Ajouta le Sans-Nom avec un air entendu.
- Alors c'est comme ça que ça va se passer ? On se garde à l’œil mutuellement et dès que l'un de nous va trop loin l'autre corrige le tir ?
L'Être d'émeraude hocha la tête en signe d'approbation.
- Laissons nos champions faire ce pourquoi ils ont été créer, laissons le "Jeu" se poursuivre dans les "règles".

Un nouveau silence glacial entre les deux entités, brisé par l'Homme en Noir cette fois-ci.
- Je vois, c'est tout ce dont j'avais besoin de savoir.
Sur ses mots le Tireur se détourna du Sans-Nom, mais ce dernier lâcha quelques mots avant qu'il ne s'éclipse.
- Ave, Pistolero.
- Ave...Prima. Conclu l'Homme en Noir avant de disparaitre.

*****

La Salle est ennéagonale, les murs, le sol et le plafond étaient noirs, impossible de déterminer si ils étaient faits de pierre ou d'acier, l'unique source de lumière provenant d'une carte holographique flottant au centre de la pièce, au dessus d'une table qui elle aussi possédait neuf cotés, et représentait de façon détaillée et simultanée Bara-Magna et l'Univers Matoran.
Un être contemple cette dernière, le Skakdi connu sous la dénomination de "Claw", son doigt s'égare à plusieurs endroits, obtenant un agrandissement des localisations sélectionnées.
Sans un bruit un nouvel individu venait d'apparaitre dans la pièce, le Makuta Nui, enfin l'une de ses versions.

- Le Protectorat déferle à nouveau, sur les deux mondes cette fois-ci, exactement comme vous l'aviez prédit. dit le Skakdi.
- Je n'ai rien prédit, j'ai seulement rapporté ce que j'avais vu au travers des yeux de Mata-nui Répliqua le Makuta.
- Dois-je comprendre que cela est la Volonté de Mata-Nui ? Demanda Claw.
- Non, ceci est la Volonté du Maitre, il interfère dans le Destin du Monde pour servir ses propres intérêts, Teridax est mort trop tôt, mais avec la Naissance des Puissants son plan n'était plus viable dans cet réalité de toute façon, question de timing. Répondit Nui.
- Donc, dois-je comprendre que nos plans sont compromis ? Après tout, le Maitre est un Grand Être, son espèce à créé Mata-Nui ainsi que chaque atome de ce monde, selon les Préceptes du Déclin il ne peut que l'emporter.
- Savez-vous pourquoi vous n'êtes qu'un prestataire, Claw ? A cause de votre incapacité à discerner les nuances.
Le Protectorat, bien loin de nuire à nos plans, est la preuve que l'idée sur laquelle nous les avons fondés est juste, que ce monde ne connaitra jamais la paix et qu'il doit donc disparaitre.
Le Maitre aspire à conquérir le Monde d'Aujourd'hui, nous œuvrons pour que soit notre le Monde de Demain, telle est la Nuance que vous n'avez point saisi, Agent Claw.

Alors que le Skakdi s'apprêtait à répondre quelque chose la carte holographique s'éteignit, plongeant la pièce dans le noir complet.
- L'appel à résonné, et voici le premier d'entre eux qui s'avance. Lâcha calmement le Makuta dans les ténèbres, derrière lui une nouvelle lumière, verte celle-ci, se matérialisa, éclairant à nouveau la salle.

Quand Claw vit ce qui la produisait il s'agenouilla sans un mot, sans le moindre signe de surprise Nui se retourna et fit de même, l'être d'émeraude auquel lui faisait face était le Sans-Nom en personne.
Ce dernier balaya l'endroit du regard et s'arrêta sur le Makuta, ne montrant pas le moindre intérêt pour le Skakdi.

- Grande Ombre. Dit-il.
- Je vous salue, Seigneur des Choses Oubliées. Répondit Nui.
- Tu as parlé et tu as été entendu, tu as chercher et tu as trouvé, à présent il est temps de répondre à la question qui te fut posée au début de ton voyage: As-tu accepté la Nécrose du Monde ?
- Je l'ai dévorée toute entière...
Alors qu'il l'avait jusque là dissimulé sous sa cape il brandit son poing fermé en direction du Sans-Nom.
Il était noir, comme les murs de la pièce dans laquelle il se trouvait, comme la cape et le masque qu'il portait, comme eux il n'était pas fait d'un quelconque métal mais d'un étrange et opaque composé cristallin.
A son majeur il portait une bague constituée du même matériau, similaire à celle qu'il avait donné quelque temps plutôt à cet être nommé Déféo, si ce n'est que la pierre incrustée dedans était de couleur cuivre et que le chiffre Matoran gravé en superposition du symbole de la Nation des Fous était le "Un".

- ...changée en une arme de Paix.
Ces derniers mots furent accueillis par un ricanement de l'Entité.
- La Paix ? Qu'est ce donc ? C'est un nouveau concept ?
- Oui, une chose inédite, qui changera tout.
Le Makuta ouvrit alors le Poing, dévoilant une troisième bague, la pierre était verte émeraude et le chiffre en filligramme était le "Deux".
Le Sans-Nom se fendit d'un vrai rire cette fois-ci.

- Assurément, ce sera une belle balade.

Le Joyau incrusté dans le bijou commença à s'illuminer, sa lueur semblant entrer en résonance avec celle de l'être d'émeraude, puis la bague quitta la main de Nui pour voler en direction du Sans-Nom.
Quand elle entra en contact avec la membrane qui lui servait d'enveloppe externe elle passa au travers pour disparaitre dans les méandres de son corps, l'instant d'après la luminosité de l'Entité décrut, menaçant de ramener la Salle dans l'obscurité.
Plusieurs petites lumières s'allumèrent tout autour de la table centrale, enrayant la propagation des ténèbres dans la pièce.
Une nouvelle fois le Sans-Nom prit la parole, s'adressant aux deux êtres présents cette fois-ci.

- Relevez-vous et prenons place, il y a beaucoup à faire.

*****

Destral.

- Dites-moi, qui est-il ? Qu'est-il ? Demanda Nui à propos du Sans-Nom.
- Un Prince parmi les siens, avec tout les pouvoirs et le caractère que cela implique, nul ne le commande, mais lui même ne commande à personne, il se divertit voilà tout et le monde paie les frais de ces caprices.
C'est du moins ce qu'il veut faire croire, mais derrière ses actions erratiques il y a toujours une trame, et quand on s'en rend enfin compte, il est trop tard.
- Et vous qu'êtes vous ?
- Il y a eu une Guerre, on pensait tous que ce serait la dernière, dans un sens on avait raison, les Bons contre les Mauvais pour la toute dernière fois, nombreuses sont les cultures à avoir prophétisé un tel événement, Apocalypse, Armageddon, et j'en passe.
Après des millénaires dans la nuance il est amusant de constater qu'à la toute fin on en revient aux fondamentaux, les Gentils savaient qu'ils l'étaient et aimaient ça, les méchants savaient qu'ils l'étaient et aimaient ça eux aussi, les uns voulaient que ça continue, les autres que ça s’arrête, ils se sont jetés dans la mêlée avec la conviction que quand tout serait fini, il n'en resterait plus qu'un.

L'Homme en Noir marqua une pause assez longue pour que Nui se risque à l'interroger.
- Et ensuite ?
- Tout le Monde à perdu, J'ai perdu les derniers êtres qui m'étaient chers tandis qu'un Fou démolissait les rouages de la Création, depuis je m'évertue à les remettre en place, à les faire tourner à nouveau, avec plus ou moins de succès.
Voilà ce que je suis, un Réparateur, la raison de ma présence ici, de même que la votre, est que ce monde à besoin d'être réparé, je pense que vous ne me contredirez pas sur ce point.

Quelque chose revint à l'esprit du Makuta.
- Je me souviens, j'avais une mission à accomplir.
- La Mission n'est plus d'actualité, désormais c'est la Nation des Fous qui est notre priorité.

*****

Xia.

*Ko*
Une ancienne usine en ruine, personne ne l'a rénovée ou n'a pense à reconstruire par dessus, ils disent que l'endroit est maudit, et ils ont bien raison.
*Ko*
La Vortixx repose au sein de cette jungle d'acier déformé, allongée le dos contre un débris métallique.
*Ko*
Au travers du trou béant qui s'appelait autrefois un plafond elle contemple le ciel, il est noir, il fait nuit, il fait toujours nuit.
*Ko*
On pourrait penser qu'elle dort, mais ce n'est pas le cas, elle n'a plus jamais dormi depuis ce jour.
*Ko, tu es là ?*
Cette voix vient des profondeurs des ruines qui s'étendent en dessous d'elle, elle y répondra, comme à chaque fois.
- Oui, Ci, je suis là.
* Ko, est-ce que je suis une mauvaise personne ? *
Elle porta la main sur son œil gauche, qui à une couleur cuivré, avant de lui répondre.
- Non, Ci.
Son œil valide lorgna sur la paume de son autre main où reposait une bague de cristal noir sertit d'une pierre Bleu Cobalt sur laquelle était gravée un symbole composé des lettres "N", "F" et du chiffre "Quatre".
- C'est moi, la mauvaise personne.

*****

Les trois êtres avaient pris place autour de la table, Nui était assis dans un siège qui avait surgi du sol quand il s'était approché, le Sans-Nom dédaignant cette forme de confort futile pour lui se contenta de flotter comme à son habitude à la gauche du Makuta, quand au
Skakdi sa place dans la hiérarchie ne lui donnait pas le droit de s'assoir où que ce soit dans cette pièce, il plaça donc au garde-à-vous et en retrait par rapport aux deux autres entités.
Le Porteur de la bague cuivrée prit alors la parole.

- La Peur, une émotion que nous connaissons tous, une chose élémentaire, une composante de nos âmes et l'un des moteurs de l'évolution.
Aujourd'hui les Peuples du Monde ont peur, mais de quoi ? Du Protectorat des Ombres bien sur, depuis que la nouvelle de son retour s'est répandue tous tremblent devant lui et les sinistres Séides qui le commandent, mais, cette crainte est-elle justifiée ? A cet question je répondrait qu'elle est logique, car tout ce qui est capable de vous tuer doit être craint.

Les Peuples redoutent donc le Maitre et ses forces, mais qu'en est t-il du Monde lui-même ? Il ne craint pas ces menaces extérieures au contexte comme le Protectorat, seulement ses propres fantômes qu'au fil des siècles il à méticuleusement enterré.
- Enterré et oublié. Ajouta le Sans-Nom.

Nui effleura de sa main la surface de la table, son centre s'ouvrit alors pour dévoiler une sorte de socle qui se suréleva.
Il y avait neuf emplacements, pour neuf bagues, ceux en face de Nui et du Sans-Nom étaient vides, les quatrième, septième et huitième anneaux selon le sens horaire étaient eux aussi manquants.

- Cinq d'entre eux se sont déjà eveillés, bientôt six.

Le Makuta effectua un autre geste et le socle se mit à tourner jusqu'à ce que la cinquième bague soit face à lui, il s'en saisit, elle était similaire aux neuf autres si ce n'est que la pierre était différente, elle était d'un gris sale parfaitement opaque sans le moindre symbole gravé dessus.
- Agent Claw, la dernière pièce du puzzle je vous prie.

Le Skakdi s'avança vers Nui et déposa dans sa main tendue un objet bien moins atypique que celui qu'il tenait dans l'autre, il s'agissait d'une pierre Toa tout ce qu'il y avait de plus banal, au vu de sa couleur elle était chargée avec du pouvoir élémentaire d'eau.
Le Makuta fit ensuite entrer cette dernière en contact avec l'anneau, ce qui ressemblait à un transfert d'énergie s'opéra alors, une fois celui-ci terminé, la Pierre élémentaire avait perdu tout éclat des suites de la disparition du pouvoir qu'elle contenait tandis que celle de la bague brillait de mille feux.
Sa surface se craquela, puis ce qui semblait être une couche superficielle se détacha, et enfin son éclat déclina, révélant un joyau argenté frappé du symbole de la Nation des Fous avec le chiffre "Cinq" en filligramme.

- Le Sceau est brisé, il est libre à présent.
- Pas tout à fait. Répliqua le Sans-Nom. Il a été emprisonné au-delà des frontières de ce monde, l'anneau devra être apporté à sa tombe pour qu'il puisse s'en défaire.
- La position de cette dernière à été perdue depuis presque aussi longtemps que ce monde existe.
- Oui, perdue et oubliée de tous, ce qui signifie que je sais tout ce qu'il a à savoir à son sujet, je t'y conduirais...ils t'y conduiront.

Nui remit l'anneau à sa place, celui juste à sa gauche attira son attention, sa pierre rouge carmin frappée d'un "Six" brillait par intermittence, sa luminosité augmentait en même temps que l'intervalle entre deux pulsation diminuait.
- La Souffrance, elle approche, elle aussi tu devras l’accueillir en personne. Dit le Sans-Nom.

*****

Cela faisait près d'une semaine qu'elle avait quitté cette forteresse, une semaine qu'elle marchait sans discontinuer, ne s'arrêtant que pour tuer les quelques bêtes qui avaient eut le malheur de croiser sont chemin, gouter leur sang avait ravivé d'anciens souvenirs, pourtant ce n'était pas tout à fait la même chose qu'autrefois, il y avait toujours un arrière-gout de...déclin.

Au cours de son voyage il arriva un moment où le sable laissa la place à la neige, mais le froid ambiant la laissa tout aussi indifférente que la chaleur du désert qu'elle avait quitté, la température ambiante n'était plus une chose dont elle avait à se soucier.

Elle rencontra une groupe de Skrall, ils semblaient surveiller l'endroit, elle leur sembla suspecte à partir de l'instant où ils l’aperçurent, surgissant de l'horizon.
Il ne pouvait en être autrement avec sa robe ternie par les ages oscillant à chacun de ses pas, faisant plus l'effet d'une tunique mortuaire que d'un simple habit, même si elle commençait à retrouver son éclat d'antan depuis que le sang l'éclaboussait à nouveau, et sa démarche lente, quasi-mécanique, qui trahissait une détermination implacable.
Les pauvres, pendant un certain temps ils avaient combattu de petites puces qui se disaient Fantômes, mais ce qui se tenait devant eux était un spectre authentique, un mort qui marche, relique d'une époque que même leur histoire, ou ce qu'il en restait, avait oubliée.

Ils lui parlèrent, mais elle ne comprit qu'un mot sur deux, ce qui l'agaça au plus haut point, ne savaient-ils donc même plus parler correctement la langue de leur espèce ? Elle allait devoir corriger leurs diction.
La précédente, et première fois, qu'elle avait rencontré ses "descendants" elle leur avait répondu, cela les avait fait rire, cela l'avait agacée, elle s'était alors assurée qu'ils ne puissent plus jamais la raillée. Cette fois-ci elle ne répondit pas, elle dansa.

Ce fut vite fini, ils ne savaient pas se battre correctement non plus, il lui suffit de trois amples mouvements, sans qu'un seul flocon de neige ne s'envole, et leurs tendons et plusieurs de leurs artères furent tranchés; ils gisaient à présent sur le sol, incapables de bouger et se vidant de leurs sang.
Leur agonie serait lente, a moins qu'un prédateur attiré par l'odeur de leurs fluides n'achève le travail plus vite que prévu, elle-même ne les consomma pas, elle ne voulait pas se salir la bouche avec la chair d'une telle vermine.

Elle poursuivit son chemin au travers du passage qu'ils "gardaient" et qui semblait mener à l'intérieur de la chose la plus surprenante qu'elle avait vu de sa vie, un géant de métal aux proportions inenvisageable pour l’œil qui demeurait assis sur les montagnes comme si elles étaient son trône, qui l'avait construit ? Que contenait t-il ? Elle n'en n'avait pas la moindre idée et elle s'en moquait un peu, quelque chose à l'intérieur l’appelait, quelque chose qui lui rappelait la Volonté de son Seigneur.

Quand elle sortit enfin de cet interminable passage ce n'était plus de la neige ou du métal qu'elle sentait sous ses pieds mais de la Terre, cela la surprit, mais pas autant que ce que ses yeux lui montrèrent.
Un autre Ciel, un autre Sol, rien de moins qu'un autre Monde existait à l'intérieur de ce colosse, quel ouvrage impossible, pourtant elle ne s’arrêta pas de marcher pour autant, il ne restait plus assez de son Âme pour qu'elle puisse s’interroger et s'émerveiller sur tout ce qui l'entourait, tout cela était remplacé par une absolue dévotion envers son Seigneur.

Elle croisa la route de plusieurs formes de vie, des bêtes pour la plupart, mais pas que, certaines semblaient douées de parole et de raison, bien qu'elle ne comprit pas un mot de ce qu'elles disaient, cependant elle parvenait à décrypter les universelles émotions qui se dessinaient sur leurs visages quand elle les tuait, le ton suppliant de leur voix, personne n'avait envie de mourir après tout.

Depuis le début de son voyage elle avait tué pour se nourrir ou pour se débarrasser d'un obstacle, là elle le faisait par curiosité, elle voulait savoir de quoi ces êtres étaient faits, quelle partie de leur anatomie il fallait trancher pour achever leur vie, quels morceaux étaient comestibles. Son premier constat était qu'ils étaient fait de bien plus de métal que de chair, cette dernière était d'ailleurs fort différente de ce qu'elle avait l'habitude d'appeler de la "Chair" cependant le gout, bien que différent, recelait des nuances savoureuses.
Il s'avéra aussi qu'ils saignaient fort peu, car il y avait bien peu de sang en eux, mais que, par contre, ils souffraient fort bien, ce qui la conforta dans les ancestraux préceptes qui furent gravés dans son esprit dès son plus jeune age:
Tout ce qui saigne peut mourir, tout ce qui peut souffrir est ta proie.

Elle se souvint alors de ces deux étranges guerriers qu'elle avait tué dans la forteresse, ils devaient sans doute venir d'ici, peut-être en croiserait-elle d'autres sur son chemin, elle se remit alors en route.

Il s'écoula un moment pendant lequel elle ne rencontra pas d'autres êtres, qu'ils soient intelligents ou non, il s'en écoula un autre avant qu'une odeur familière ne se fraye un chemin jusqu'au fond de son palais, une senteur insidieuse qu'elle ne connaissait que trop bien car elle était généralement responsable de son apparition, l'odeur de la Mort, il y avait eu des massacres dans les environs elle en était certaine, mais rien qui n'était à même de ralentir sa progression.
C'est alors qu'elle fut saisie par une sensation bien plus profonde que celles que lui transmettaient ses cinq sens, mais aussi bien plus "agréable", c'était le Vide, il était tout autour d'elle, il l'étreignait, il supplantait la Mort, il exigeait qu'elle s’abandonne à lui, car il était avide.

Durant un temps elle croit qu'il s'agit de son seigneur qui l'appelle, mais elle se rend vite compte qu'elle se trompe, ce Vide exige mais jamais n'insiste, réclame mais jamais ne n'impose, encore une nuance, une mélodie mainte fois répétée et qui, voyant une de ses notes changé,e s'en retrouve gâché.
S'être ainsi faite abuser la désoriente et ralentit sa foulée, mais sa confusion ne dure pas longtemps, car au milieu de ce Vide diffus se dresse une présence ineffable qui l'attire tel un phare, elle n'est pas seulement devant elle mais aussi en elle, assise sur le Trône de son Âme, la Volonté de son Seigneur, absolue, qui dissipe d'un éclat ces vils mirages qui à présent lui paraissent bien grossiers et fort pathétiques.

Sa marche reprend alors à un rythme qu'elle n'aurait jamais dû perdre, rien ne saurait plus la détourner de son objectif à présent.


*****

La dernière chose dont se souvenait Iyu était qu'elle se trouvait dans un tunnel effondré, blessée,  et tenant à bout de bras un frère Toa encore plus mal en point qu'elle, puis ce fut le Néant de l'inconscience.
Quand elle rouvrit les yeux ce fut pour contempler un plafond, de toute évidence elle se trouvait allongée sur le sol d'un lieu qui lui était inconnu mais qui n'était certainement pas le boyau dans lequel elle fuyait pour sa vie.
Elle tenta de bouger mais n'y parvint pas, son corps était complétement ankylosé, elle ne pouvait donc qu'observer.
La pièce dans laquelle elle se trouvait était plongée dans une profonde pénombre qui l’empêchait de distinguer quoi que ce soit, mais à l'égard du concert de cliquetis et de grincements qu'elle entendait elle devait être entourée de machines.

Elle perçut alors un mouvement, une chose qui ressemblait à un insecte de la taille d'un Matoran s’affairait au niveau de son bras gauche, elle voulu l'interpeler, avant de se rappeler qu'elle ne pouvait pas plus parler que marcher.
Sa vision commença alors à se troubler tandis que ce qui ressemblait à une grande aiguille descendait lentement du plafond, quelques instant plus tard elle sombra à nouveau.

Quand elle émergea à nouveau les bruits s'étaient tus et il faisait beaucoup moins sombre, mais le plus important était qu'elle pouvait sentir sur quoi elle reposait, de la pierre en l’occurrence. En se fiant au retour de ses sensations elle essaya à nouveau de se lever, cette fois-ci son corps répondit correctement aux instructions de son cerveau.
Une fois remise sur pieds elle se rendit compte qu'elle avait quelques peu changée, tout d'abords son Miru avait été remplacé par un Kiril, ensuite quatre des cinq doigts de sa main gauche étaient argentés à présent, elle les plia et les déplia plusieurs fois comme pour en tester la préhension: des prothèses.
Elle avait surement dû les perdre dans les souterrains pendant que la Nuée la poursuivait, tout comme son Kanohi, cependant elle était bien incapable de se remémorer précisément comment c'était arrivé. L'autre grande question était, qui l'avait soignée ? Mais elle doutait d'en obtenir la réponse.

Après s'être examinée elle-même la Toa de l'Eau décida de faire de même avec la pièce dans laquelle elle se trouvait, elle était assez large, entièrement faite de pierre, mais aussi totalement vide que ce soit en terme d'équipement ou de mobilier, à l'exception de deux tables, l'une étant celle sur laquelle elle était allongée et l'autre, juste devant elle, où reposait un autre Toa.

- Lho.

Il s'agissait effectivement de cet étrange Toa de la Végétation qu'elle avait rencontré au Colisée, elle s'approcha de lui, il semblait endormi, comme elle, mais, contrairement à elle, il ne s'était pas encore réveillé.
Toutes les parties de son corps semblaient être à la bonne place, ce qui était un signe encourageant.
Elle se pencha sur lui et prononça son nom une nouvelle fois.

- Lho.
Le Toa ouvrit lentement les yeux, son regard était d'un calme désarmant mais dépourvu de toute froideur.
- Lho...est réveillé. Dit-il d'une voix toute aussi paisible.

Ce n'est qu'à cet instant qu'il remarqua qu'une autre personne, Iyu en l’occurrence, était penché sur lui, en train de le regarder.

- Ma Soeur de l'Eau...que fait-tu chez Lho ?
- Je ne pense pas que nous soyons chez vous, Lho.
- ...C'est vrai...Lho ne vit pas dans une grotte...il vit dans un petit village Matoran...une jolie hutte...

Le Toa se releva à son tour, il balaya la pièce du regard et trouva une ouverture dans le mur, quelque chose qui s'apparentait grandement à une sortie.
- Lho va rentrer chez lui maintenant...il faut qu'il s'occupe des plantes.

La Toa de l'Eau ne trouva rien à objecter alors elle le suivit tandis qu'il s'engageait dans le passage, celui-ci était un tunnel creusé dans la roche qui devait relier l'endroit à l’extérieur.
Après un moment à marcher en silence elle s'adressa à nouveau au Toa de la Végétation.

- Lho, vous vous souvenez de quelque chose entre le moment où nous étions dans le tunnel et quand vous vous êtes réveiller ?
- ....Il y avait un homme...avec des mains en araignée...
- Que faisait cet homme ?
- ...des choses d'araignée...c'est ce qu'on fait quand on à des mains en araignée...
- Rien d'autre ?
- ....il à dit quelque chose...
- Quoi ?
- ...Le crabe aux pinces de violons est toujours poli quand il coupe des têtes...
- Quoi ?
- ...Les Araignée disent souvent ce genre de choses...
- Comment pourriez-vous le savoir ? Vous êtes un Toa de la Végétation.
- C'est vrai...je ne peut pas le savoir...
- Je crois que je vais arrêter de vous posez des questions.
- ...Pourquoi me vouvoyer ? On ne vouvoie pas un Frère Toa, on vouvoie les méchantes choses...celles qui font peur juste en étant debout dans une pièce...Je suis Lho et j'aime les plantes...tu est Iyu et tu aime l'eau.
- ...D'accord, je crois que je arrêter de te posez des questions.

Lho se tut, il semblait satisfait, ils continuèrent leur progression dans le silence, finalement ils arrivèrent au bout du tunnel, ils se trouvaient maintenant à l'air libre, cela aurait dû être un soulagement, mais ce fut en réalité le contraire.
Ce qu'ils avaient sous leurs yeux avait tout du cauchemar, ils se trouvaient à flanc de montagne, surplombant un village, ils étaient assez loin, mais pas assez pour ne pas voir ce qui était arrivé.
Il n'y avait pas une habitation, pas un bâtiment qui n'avait pas été rasé, pas un habitant, un être vivant qui n'avait pas été froidement abattu, leurs exécuteurs étaient toujours sur place, entassant les corps au centre de la grande place, un bataillon de machines noires que, malgré la distance, Iyu reconnut instantanément, un escadrons de Drones Protector.

- Non...Non, non, ce n'est pas possible, ils peuvent pas être là.

L'esprit assaillit par une grêle de souvenir tous plus douloureux les uns que les autres, la Toa se prit la tête entre les mains.
- Non, non, non, non, non, c'était fini ! C'était fini !

Elle tomba à genoux tandis qu'un flot d'images, qu'elle n'arrivait plus à attribuer à des événements qu'elle aurait vécu, l’assaillit, cette même scène, les machines, les morts, la destruction, à chaque endroit du monde, elle se répétait, ils étaient partout, la fin était partout.
- C'EST N'EST PAS VRAI ! VOUS MENTEZ !! ARRÊTEZ !!! Hurla t-elle avant de se recroqueviller sur le sol dans un gémissement de désespoir.

Pendant tout ce temps Lho, le regard perdu on ne sait où, était resté impassible, puis soudainement il ouvrit la bouche.

- Lho à dormit trop longtemps...Tout les cauchemars en ont profité pour sortir de sa tête...Maintenant Lho ne pourra plus jamais dormir...Parce qu'il y en à un qui est rester dans la Tête de Lho...L'Homme-Statue...Lho à tellement peur de lui...Il mange les cauchemars...


*****


Artakha.

La Terre de la Création elle-même à succombé à la Destruction, ses cités rasées, ses habitants massacrés et sur le trône de l'être qui à donner son Nom à ce lieu, rien de moins qu'un Séide du Maitre en personne.
Dans une rue où s’amoncelaient les cadavres patrouillait l'une des implacable machine du Protectorat, ses capteurs balayaient la zone à la recherche d'hypothétiques survivants, chose que ses maîtres n'auraient pas tolérés.
Ses senseurs ne trouvant rien de concret il s’apprêta à changer de secteur, quand soudain un fin faisceau argenté d'énergie hyper-véloce passa littéralement au travers de sa tête, il n'y avait aucune trace de point d'entrée ou de sortie dans son blindage.
Pourtant le mécanisme de mort se figea, une seconde plus tard ses yeux s'éteignirent et il tomba en avant sur le sol, complétement inerte.

Si quelqu'un avait été présent au moment de cette scène, si son œil et son esprit avait été suffisamment aiguisés, alors il aurait pu voir que le tir avait une trajectoire oblique en provenance du sol, et avec une connaissance poussé en balistique il aurait pu localiser le point d'origine du projectile; une petite arme de poing tenue par une main, elle même rattachée à un bras qui dépassait de l'amoncellement de corps.
L'instant d'après il s'était rétracté et son propriétaire, après une série de contorsion arachnéenne, émergea de la pile de cadavre.
Cet être, dont une grande partie du visage était couverte par un masque ne laissant exposer qu'un sourire malsain, avait pour nom Déféo et sa décrépitude autant morale que mentale n'était plus à démontrer.
Il s'approcha nonchalamment de la Sentinelle Protector inanimée, se pencha sur elle et lui susurra quelques mots qui, même si elle avait pu les entendre, de par son cerveau limité de machine meurtrière ne les aurait jamais compris.

- J'adore ce que vous faite.

Il laissa ensuite la machine défaite derrière lui pour porter son regard vers les ruines de la forteresse.
- Le pouvoir de ce type...ça me rappel de vieux souvenirs...d'agréable souvenirs.

L'être dérangé commença alors sa déambulation dans le cimetière qu'était devenu la ville technologique, mais il n'était pas dépourvu d'objectif pour autant.
- Ne soit pas si impatient. Déféo s'adressait à l'anneau qui reposait dans la paume de sa main, il était impossible de déterminer si c'était un échange à sens unique ou si il était réellement persuadé que l'objet était en mesure de lui répondre.
- Il faut que tu comprennes, c'est une question de causalité, d'éducation. Il m'a fait deux cadeaux, deux, il m'a libéré et t'a offert à moi, je ne peux pas...je ne peux pas juste ramper à lui, je dois lui offrir deux présents à la hauteur de ceux qu'il m'a fait, oui il le faut...Oui, oui, je sais, en remerciement de ma libération à travers toi je m'enchainerais à sa volonté, son rêve. Quel étrange paradoxe est-ce là, mais cela ne fait qu'un, un, il me faut un autre cadeau, bien plus matériel celui-là, en échange de toi, et c'est ici qu'il se trouve.

Il marqua une pause dans son monologue, comme si il tendait l'oreille pour saisir un son lointain.
- Je peux les entendre, comme un murmure dans ma tête, qui grandit, grandit, jusqu'à devenir un hurlement, les voix des morts innombrables, cette douce musique, elle vient de toi n'est ce pas ?...Oui, bien sur, il a tout détruit, ce sera difficile de la retrouver parmi tout ces décombres, mais eux ils savent, tu veux que je leur prête une oreille attentive ? Alors c'est ce que je vais faire.

Il marqua une nouvelle pause pour écouter ces sons que lui seul semblait pouvoir entendre, si tant est qu'ils puissent exister en dehors du cadre de sa folie.
- je vois, dans les sous-sols.

Déféo éclata alors de rire.
- Les Tueurs tuerons tout le monde, mais qui tuera les tueurs ?


*****


[i] Quelque part dans les sables de Bara-Magna.

Les Natifs avaient appelé ce lieu le Canyon de l'Angoisse, mais le Protectorat ignore la Peur, ses légions de machines sans-âme le traversent sans même ralentir, et surplombant le défilé l'étrange Soeur des Skrall connue sous le nom d'Aphosis les observe.

Elle est bientôt rejointe dans sa contemplation par un second individu, un Vorox.
Ce dernier émit une série de claquements qui étaient la façon dont ceux de son espèce devaient s'exprimer, étonnamment la Skrall sembla le comprendre et lui répondit avec une voix d'une irréelle et hypnotique douceur.

- Ton Nom ? Il est parfaitement imprononçable pour qui n'est pas Vorox, cependant, la transcription la plus fidèle que l'on puisse en faire dans leur langue est...Lui-Qui-Trahit.

Une nouvelle série de claquements de la part du descendant de l'antique tribu des sables.
- Ce que nous allons faire ? La Soeur posa alors sa main sur la tête du Vorox, les yeux de la créature virèrent alors au Noir. Ce que nous avons toujours fait, nous ramasserons les cadavres qu'ils laisseront dans leur sillage.

*****

Destral

- J'ai mené ma petite enquête sur les assassins qui ont voulu vous ajouter à leur tableau de chasse, un détail m'intriguait alors je voulait en avoir le cœur net. Dit l'Homme en Noir.
- Qu'avez vous découvert ? Demanda Nui.
- Qu'ils n'ont pas toujours été ses machines à tuer sans-âme, il y a une époque ils étaient de simples ouvriers Xian travaillant dans l'une des nombreuses usines que compte l'île. Puis un jour ils sont morts, vraiment morts, on à retrouvé les corps; accident de travail, c'était pas très beau à voir, ce n'était pas non plus quelque chose auquel ils auraient pu survivre.
- Alors j'aurais affronté des morts ?
- Des cadavres réanimés pour être exact, pas de douleur, pas d’appréhension, pas de distraction, pas de point vitaux, des tueurs parfaits, libérés de toutes les contraintes et les limites de la vie.
Tant que l’œil de cuivre qu'ils portent est intact même la destruction de leur forme ne peut les stopper, mais si il venait à être détruit, alors ils redeviennent la poussière qu'ils n'auraient jamais dû cesser d'être.
- Qui pourrait créer de telles créatures ?
- Sur le principe c'est similaire à un Tryna, mais en beaucoup plus évolué, il y a même une routine d'auto-destruction intégré passer un seuil critique de dégât, afin de s'assurer qu'on ne puisse rien récupérer d'eux, rien qui permette de comprendre comment les créer.
- Ils se sont améliorés, le premier que j'ai rencontré avait encore une forme d'esprit propre et il s'est donné la mort lui-même.
- Parce que c'était un infiltré, un agent dormant, ceux que vous avez affrontés dans les archives étaient des exécuteur, créés sur-mesure pour votre personne.
- Comment ont-ils pu obtenir autant de données sur moi ? Comment les corps sont-ils récupérés ? Comment et où sont-ils convertis ? Comment sont-ils déployés ?
- Il n'y a pas encore de réponses à ces questions, mais ô combien cette ignorance peut être inquiétante il y a pire encore.
- Quoi donc ?
- Vous êtes seul Nui, votre mercenaire c'est fait massacrer par le Sans-Nom, votre espionne et votre ingénieur ont disparu en même temps et on ne sait toujours pas si ils sont encore en vie.
Retrouvez-les, réparez-les, remplacez-les, faite comme bon vous semble, mais il vous faut une équipe, car en face ils sont en train d'en assembler une. Si vous vous engagez dans cette guerre seul, qu'importe à quel point vous pouvez être puissant, vous serez vaincu.

L'homme en Noir s'arrêta alors de marcher.
- C'est ici que s'achève notre conversation, Shrecki vous attends au sommet de la Tour d'Acier, il souhaite vous parler.

Ce fut autour de Nui se s'arrêter.
- Avez-vous un Nom ? Si je continue de vous appeler "L'Homme en Noir" je sens que je vais vite fatiguer.

L’intéressé lâcha un bref rire.
- On à tous un Nom Nui, mais il est encore un peu tôt pour que je vous donne le mien, soyez patient.

Sur ces mots il disparut, laissant le Makuta seul et pensif dans le couloir, finalement ce dernier prit le chemin de la Tour d'Acier pour aller s'entretenir avec le Souverain de la Confrérie.
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